vendredi 16 mars 2007

François Bayrou dévoile son "Projet d'espoir" pour la France


C’est un projet qui parle d’espoir. Un projet et pas seulement un programme. Car un programme électoral, c’est trop souvent un catalogue de promesses disparates dont le seul but est de séduire des électeurs. « Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent… », disent les cyniques. Avec autant de déceptions au bout. Un projet, c’est plus profond. C’est une vision. Cela parle d’un pays, de son destin. D’un pays, c’est-à-dire d’un peuple et de ses valeurs. Et du chemin qu’il doit suivre pour être heureux, pour être grand, pour être reconnu, pour se reconnaître. A la veille de l’élection présidentielle de 2007, François Bayrou apparaît comme celui qui peut changer le destin politique de notre pays. Il dit : « Nous traversons une crise comme nous n’en avons pas rencontré depuis cinquante ans. Pour sortir de cette crise, il faut bousculer les vieux clivages, imposer un projet d’espoir, qui rassemble au lieu de diviser. » Ce livre est celui des idées claires pour la France. Des idées de réformes concrètes et réalisables, mais plus encore des orientations qui réunissent un pays et lui permettent de trouver son chemin.

Ambition et réalisme

Ce que François Bayrou démontre dans ce livre, Projet d'Espoir , c'est que le peuple, les citoyens, les médecins, les professeurs, les entrepreneurs, les retraités, les chômeurs, les RMIstes, les populations d'origine immigrée, tous les laissés pour compte, comme les autres ne veulent plus du système politique tel qu'il est aujourd'hui. Tous, comme il a pu le constater au cours de ses nombreux déplacement dans les villes, les campagnes, les zones urbaines, et les lieux plus reculés, tous veulent un changement, et sont attachés aux valeurs républicaines que François Bayrou défend. Personne ne semble trouver le remède pour rendre au pays ce qui n'est plus aujourd'hui que de l'ordre du principe. Le candidat à la présidentielle a compris et a ressenti cette impuissance. Il a pesé les déséquilibres surgis depuis de nombreuses années, d'autant plus lorsqu'il était ministre de l'Éducation. Il dresse donc un bilan sans concession de certaines déficiences telles que celles liées à l'illettrisme, qu'il faut combattre, pour que dès la 6e, on sache véritablement lire, écrire et compter. De même, concernant les retraites, François Bayrou constate un phénomène mécanique lié à la démographie. Bientôt, il n'y aura plus qu'un actif pour un retraité. Alors, tout en humilité, en responsabilisant tout le monde, si l'on prend le problème à bras le corps, régimes spéciaux ou régime général, après une réelle concertation, de l'écoute, de la pédagogie, François Bayrou propose de régler définitivement cette question des retraites sans langue de bois avec l'accord des Français par référendum. Il préconise notamment de laisser les seniors travailler plus longtemps s'il le veulent, pour améliorer leur retraite. Et sa proposition des "deux emplois sans charges" pourra profiter à la création d'emplois pour les plus jeunes et pour conserver les plus âgés, dont les salaires réputés plus élevés seraient un handicap à l'embauche ou au maintien en poste.

Une vision d'avenir

C'est une réelle vision que défend François Bayrou. Il choisit, il tranche, il trace un sillon, à l'image du tracteur labourant un champ. Son programme s'attache à redonner confiance aux petites et moyennes entreprises constituant le maillage du tissu économique en France. Il évoque l'importance de défendre l'homme et l'entreprise. François Bayrou souhaite réconcilier l'envie d'entreprendre en France. Que l'entreprise redevienne un espace d'épanouissement, notamment avec une loi qu'il ferait voter dès son arrivée aux affaires, une mesure venue des États-Unis, le Small Business Act adapté aux us et coûtumes françaises. En l'espèce, le principe défendu se fonde sur la loi du plus juste. Le tissu des petites entreprises est fragilisé. Celles-ci sont écrasées par le pouvoir des plus grandes, et ne sont pas invitées à la table des marchés publics. La mesure qui consiste à permettre l'entrée en jeu des petites et moyennes entreprises revalorisera la place de celles-ci. Elle rendra la compétition plus saine et plus juste. Cette opération soutiendra les plus petits face aux plus gros, se partageant seuls les plus grands marchés. Cette idée participera d'une réelle relance économique, par l'intermédiaire des acteurs les plus importants, non pas en chiffres d'affaires, mais de par l'importance qu'elles représentent dans la société. Le dynamisme qui en surgira sera plus efficace économiquement. Cet exemple en est un parmi d'autres au cours de l'exposition de son projet.

Présenter un avenir aux Français

Sa vision se veut à long terme. Il souhaite créer un cercle vertueux. Il s'agit de regarder et de prévenir les dégâts provoqués par la mauvaise gestion du dossier des retraites. Un système de retraites par répartition que François Bayrou souhaite préserver. Il faut aussi prévenir les conséquences liées à la charge de la dette publique. En effet, son remboursement représente l'ensemble des impôts sur le revenu payés chaque année par les Français. Si nous n'agissons pas maintenant alors que l'euro est fort et que les taux d'intérêt n'augmentent pas, les jeunes générations vont continuer de supporter cette charge seuls. En un mot, nous sommes assis sur une bombe à retardement selon l'expression de François Bayrou. Toujours en ce qui concerne notre futur, occulté depuis tant d'années par les instances dirigeantes, il est fait état dans ce livre, après ce malheur national, évoqué à l'instant, jamais égalé, du drame planétaire que toute l'Humanité encourt si une réelle politique écologique n'est pas menée. Le candidat à l'élection présidentielle a signé le Pacte écologique de Nicolas Hulot avec une réelle conviction. Et entend le démontrer une fois aux affaires. Sa position à propos de la préservation de la planète a abouti après une réflexion personnelle, mêlées de discussions approfondies avec les scientifiques les plus qualifiés. A la lecture de Projet d'espoir , l'on comprend que, pour François Bayrou, la question écologique sera un enjeu majeur, un projet de société intégré à notre économie et à notre vie de tous les jours. L'idée d'une taxation sur la production de carbone par agent économique, selon son comportement de consommateur-producteur permettrait de développer une nouvelle économie. Une économie d'avenir, dans laquelle l'agriculture retrouverait ses lettres de noblesse. Une agriculture "nourrissière" et productrice d'énergie, par la production de bio-carburant notamment.

Des gens debout

La défense des exploitations familiales est notamment abordée par François Bayrou, Béarnais lui-même enraciné dans ces valeurs terriennes. Il expose son empathie pour ces gens qui, naguère, ont représenté 30% de la population active, contre 3% actuellement. On leur a pris leur fierté, depuis qu'ils ne se nourrissent plus par le seul produit de leurs récoltes, leurs élevages, ou autres productions agricoles. Cette fierté qui était la leur s'est étiolée, au profit d'un aveu d'impuissance sur l'avenir et d'un réel désespoir. Ces hommes et ces femmes debout se retrouvent dans la détresse aujourd'hui. Remettre en selle l'agriculture française sera un atout pour la France, pour l'Europe, dont elle offre l'essentielle de la production. En parallèle, si la France retrouvait des productions plus adaptées, les pays africains pourraient de nouveau produire et vendre leur production de sorte qu'ils puissent en vivre et rester vivre sur la terre de leurs ancêtres. Au lieu d'une immigration choisie inefficace contre l'immigration clandestine, favorisant l'appauvrissement de l'Afrique par l'absorption de ses élites, le candidat à la présidentielle préfère une immigration assumée, régulée, permettant par exemple que des familles présentes depuis dix ans, payant des impôts, travaillant, participant à la vie de leur commune, puissent participer aux élections locales.


Ce projet est donc une vision politique pour la France, un projet qu'il veut mener en concertation avec les Français. L'idée d'une réforme des retraites à présenter à l'approbation des Français sous forme de référendum est un exemple de la démarche de co-responsabilité voulue par François Bayrou au cours du processus de décision. Toutes les questions importantes telles que les retraites, la constitution européenne, l'élargissement de l'Europe seront ainsi soumises de cette manière au peuple français, afin de lui redonner le pouvoir trop longtemps concentré dans les mains de quelques-uns.

Projet d'espoir , un livre de François Bayrou, aux éditions Plon, 17 euros, 194 pages.

samedi 10 mars 2007

Vers un grand parti démocrate

«Il faut une union nationale pour donner à tous les Français la certitude qu'on va poser les vraies questions et y apporter des réponses non-partisanes», explique François Bayrou dans Le Monde daté de samedi. Une fois élu, il envisage la création d’un gouvernement de rassemblement composé de «femmes et d'hommes compétents, d'accord sur les grands choix, et représentatif des grandes sensibilités du pays». Alors que l’UMP et le PS rejettent cette hypothèse, le candidat de l’UDF estime que cette opposition causera leur défaite aux élections législatives. François Bayrou prévoit la création d’un « grand parti démocrate ». « L'UDF dans sa forme actuelle ne suffira pas », ajoute-t-il.
L’actuel président de l’UDF s’est également prononcé en faveur de plusieurs réformes institutionnelles : suppression du recours au 49-3 et aux ordonnances, introduction de la proportionnelle dans les élections législatives et locales (50 % des sièges dans la limite de 5% des suffrages, les 50% restant au scrutin majoritaire), fusion des départements et régions en une seule collectivité.
François Bayrou a plaidé pour un partage plus équitable des richesses, s’appuyant sur une répartition des bénéfices à raison d’un tiers pour le capital, un tiers pour l’investissement, un tiers pour les salariés. Il souhaite proposer en ce sens une « mesure incitative forte » à destination des entreprises.
Sur l’Europe, François Bayrou a répété son idée de deux cercles, le deuxième pouvant «s’élargir au bassin méditerranéen, à l’Ukraine». Bien qu’opposé à l’adhésion de la Turquie, il estime qu’il est nécessaire de «poursuivre (la) réflexion avec les gouvernements turcs ». Il a redit son opposition à l’idée de Nicolas Sarkozy d’un mini-traité, qu’il a qualifié d’«irréaliste et totalement dangereuse, car elle risque de couper les Français un peu plus de l’idée européenne».

mercredi 7 mars 2007

Les Chrétiens démocrates, bâtisseurs de l'Europe.

Vous vous demandez aussi peut-être qui a bâti cette Europe que je défend emplis d'une vergogne sans borne ? Est-il cohérent de se dire chrétien démocrate et pro européen ? Et bien je vais vous prouver que oui tout en profitant de l'occasion pour vous faire un exposé rapide des fondateurs de l'Europe, ma nation.
Ces hommes sont les hommes qui ont lancé le processus de construction européenne avec la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) en 1950 et de la Communauté économique européenne (CEE) en 1957. On les appelle aussi les "Pères fondateurs".
Ce sont en majorité des démocrates-chrétiens, des hommes âgés qui ont connu les deux guerres mondiales, et des hommes de frontières qui ont été en contact avec plusieurs cultures européennes. Ils avaient donc en tête une volonté de paix, un espoir de compréhension pour le continent le plus belliqueux du 19ème-début 20ème siècle.


Konrad Adenauer (1876-1967)
Il est le premier chancelier de la République fédérale d’Allemagne et reste au pouvoir de 1949 à 1963. C’est donc lui qui signe les traités créant la CECA et la CEE. Catholique rhénan, il est né à Cologne, dont il devient le maire en 1917 jusqu’en 1933. Il est président du Conseil d’État de Prusse entre 1921 et 1933. Il fut membre du comité directeur de son parti le Zentrum (parti catholique allemand) et essaya de faire obstacle à la montée du nazisme. Mais, il est chassé de la mairie de Cologne quelques semaines après l’arrivée d’Hitler au pouvoir et reste à l’écart du pouvoir ou en résidence surveillée de 1934 à 1945. Après la guerre, il redevient maire de Cologne et participe à la création d’un nouveau parti, la CDU (parti démocrate-chrétien). Son mandat de chancelier est marqué par son engagement dans la construction européenne et sa volonté de réconciliation avec la France. En effet, il voyait dans l’unité européenne un moyen de relever son pays et l’entente avec la France lui apparaissait comme la clef de la paix en Europe. Cette entente franco-allemande se concrétisa par le traité de d’amitié franco-allemand de l’Élysée en 1963.


Alcide de Gasperi (1881-1954)
Il est le président du Conseil italien, c’est-à-dire chef du gouvernement, et ministre des Affaires étrangères de 1945 à 1953, fonction qu’il cumule avec celle de ministre des Affaires étrangères. Catholique, il est né dans le Trentin alors sous la domination de l’Empire austro-hongrois. Il commence sa carrière politique comme député au Parlement autrichien en 1911. Après la Première Guerre mondiale et le rattachement de Trente à l’Italie, il s’engage dans le Parti populaire italien et devient député de Trente en 1921. Opposant à Mussolini, il est arrêté en 1926 et emprisonné. Il se réfugie au Vatican pendant la guerre. Après 1945, il s’impose comme le leader de la démocratie chrétienne italienne. Son action au gouvernement est marquée par la volonté de faire retrouver à l’Italie une influence internationale et par son investissement dans la construction européenne. Il fait adhérer l’Italie à la CECA. Il meurt en 1954 avant la création de la CEE.

Jean Monnet (1888-1979)
Il est considéré comme l’inspirateur de la construction européenne. Il est commissaire général au Plan en France de 1947 à 1952, puis devient, de 1952 à 1955, le premier président de la Haute autorité de la CECA.
Jean Monnet naît à Cognac dans une famille de négociants en cognac. Il est très tôt chargé de faire connaître l’entreprise familiale dans le monde et parcourt les pays anglo-saxons. Entre 1914 et 1918, il participe à l’organisation interalliée du ravitaillement à Londres. En 1919, il est nommé secrétaire adjoint de la Société des nations (SDN), sorte d’ancêtre de l’ONU, mais démissionne en 1923. Après un retour aux affaires privées, il est nommé au début de la Seconde Guerre mondiale à la tête du Comité franco-britannique des approvisionnements de guerre. Il joue un rôle important dans la conception et la mise en oeuvre du Victory Program américain de 1941. Il devient membre en juin 1943 du Comité français de libération nationale (CFLN), et il a pour mission de s’occuper de l’armement des troupes françaises libres. En 1945, il est chargé par le général de Gaulle de préparer un plan de reconstruction et de modernisation de la France, dont il surveille l’application en tant que commissaire général au Plan. Son expérience d’hommes d’affaires et d’action le conduit à penser que la construction de l’Europe devait se faire à partir de réalisations concrètes. Il a conçu le projet de la CECA, qu’il proposa à Robert Schuman de défendre politiquement. L’échec de la Communauté européenne de défense en 1954, dont le plan était aussi en partie son oeuvre, le renforce dans la conviction que l’Europe politique ne pourra se bâtir que sur la base d’une union économique. Il est donc également un des inspirateurs du traité de Rome de 1957 créant la CEE. En 1955, il fonde un Comité d’action pour les États-Unis d’Europe qu’il dirige jusqu’à sa dissolution en 1975. Ses cendres ont été transférées au Panthéon en 1998.

Robert Schuman (1886-1963)
Il est président du Conseil français, c’est-à-dire chef du gouvernement en novembre 1947, puis ministre des Affaires étrangères de juillet 1948 à janvier 1953.
Il est né à Clausen au Luxembourg, d’une famille d’origine lorraine. Il fait ses études secondaires à Luxembourg et à Metz et la majorité de ses études supérieures de droit à Bonn et à Strasbourg. Il choisit la Lorraine allemande pour y exercer son métier d’avocat. Après le retour à la France de l’Alsace et de la partie de la Lorraine perdues lors de la guerre de 1870, il est élu député de la Moselle à l’Assemblée nationale. Constamment réélu, il y siège jusqu’en juillet 1940. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est emprisonné puis placé en résidence surveillée dans le Palatinat. Il s’évade en 1942 et gagne la zone libre. À la Libération, il devient membre du Mouvement républicain populaire (MRP), d’influence démocrate-chrétienne. Il devient ministre des Finances en 1946, puis président du Conseil, c’est-à-dire chef du gouvernement, en novembre 1947, et ministre des Affaires étrangères de juillet 1948 à décembre 1952. Toute sa politique étrangère est marquée par la recherche d’une réconciliation franco-allemande. Il endosse politiquement le plan de Jean Monnet sur la CECA et prononce la déclaration historique du 9 mai 1950 qui lance le processus de construction européenne. Il signe le traité de Paris de création de la CECA en 1951. En 1952, il signe le traité créant la Communauté européenne de défense (CED), qui ne sera pas ratifié, l’Assemblée nationale mettant un terme à cette entreprise le 30 août 1954. Entre 1958 et 1960, il préside l’Assemblée des Communautés européennes, qui deviendra le Parlement européen, dont il reste membre jusqu’à sa mort.

Paul-Henri Spaak (1899-1972)
Ce socialiste belge a joué un rôle fondamental dans l’élaboration du traité de Rome de 1957 créant la CEE, car il a présidé le comité d’experts ("comité Spaak") chargé de faire des propositions pour la poursuite de l’intégration européenne après l’échec de la CED en 1954. Le rapport du comité servit de base pour la rédaction du traité de Rome.
Paul-Henri Spaak est né à Bruxelles, fit des études de droit et entra au barreau de Bruxelles en 1921. Il devient député socialiste de Bruxelles en 1932 et participe à différents cabinets ministériels à partir de 1935, dans lesquels il occupe notamment particulièrement le portefeuille des Affaires étrangères. Il est Premier ministre de 1938 à février 1939. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est membre du gouvernement belge en exil à Londres. Il initie, avec les représentants des gouvernements du Luxembourg et des Pays-Bas également en exil à Londres, un projet d’union douanière qui se concrétise en 1944 avec la création du Benelux. De 1946 à 1949, il est ministre des Affaires étrangères, puis à nouveau de 1954 à 1957. En 1946, il est élu premier président de l’Assemblée générale des Nations unies. Il fut également le président du Conseil de l’OECE, de l’assemblée du Conseil de l’Europe, et de l’Assemblée parlementaire de la CECA. Après l’échec de la CED, il concentre ses efforts sur la préparation de la CEE. Secrétaire général de l’OTAN de 1957 à 1961, il est à nouveau ministre des Affaires étrangères de 1961 à 1966, date à laquelle il se retire de la vie politique.
Paul-Henri Spaak voulait ancrer la Belgique dans le camp des grandes puissances occidentales. Il défendait l’idée d’une Europe supranationale, s’opposant en cela à la conception gaulliste, au sein de laquelle les "petits pays" pourraient faire entendre leurs voix.