samedi 25 octobre 2008

Comment l'Amérique a besoin de Barack Obama

Très longtemps, j’ai été un soutiens d’Hillary Clinton. J’étais resté très marqué par cette image d’une Amérique conquérante, puissante, convaincante. Les années Clinton avaient été mes premières années. Et puis, au-delà de ma confiance sans faille au clan Clinton, qui demeure présente, je sais combien je souhaitais voir une femme à la tête des Etats-Unis d’Amérique, je ne saurai m’expliquer pourquoi… Il me reviens simplement ce souvenir particulièrement tenace de ma réaction de joie presque irrationnelle lorsqu’un soir sur mon canapé le présentateur ou la présentatrice du journal télé annonça la probable candidature d’Hillary Clinton à la maison blanche. J’avais alors poussé un cri de joie, en bondissant. Personne n’avait alors compris ma réaction.

Qu’importe, j’ai soutenu Hillary Clinton durant les primaires d
émocrates mais voilà que ces dernières se sont soldées par la victoire attendue de Barack Obama. Je ne savais plus trop quoi penser. Quelle position adopter ? J’avoue avoir même été jusqu’à jeter un regard vers le camp républicain Par simple curiosité envers Sarah Palin j’espère. Quoiqu’il en soit, j’ai du prendre beaucoup de recul après presque un an et demi d’espoir placé en Hillary Clinton. Ce n’était pas ma première déception politique et ce ne serai certainement pas la dernière.

Me revoilà aujourd’hui parfaitement convaincu :
l’Amérique a besoin des Démocrates, l’Amérique a besoin de Barack Obama. Après huit ans d’administration Bush dont le bilan est loin d’être glorieux (sans pour autant être complètement catastrophique soyons franc), les Etats Unis d’Amérique ne peuvent pas se permettre quatre ans d’administration républicaine supplémentaires, surtout pas celle de Mc Cain.

Je veux de nouveau croire en un rêve américain, je veux de nouveau regarder l’Atlantique avec espoir, envie. Je ne veux pas me dire que tout ce qui est américain est méprisable. Je n’en peux plus de cet anti-américanisme qui s’est emparé de la société française, et certainement aussi d’une bonne partie de la société occidentale. Il me semble que l’Amérique doit commencer à regarder ses problèmes en face et ne pas toujours se fixer sur la guerre en Irak. Les problèmes extérieurs des Etats-Unis sont considérables, mais ceux de l’intérieur le sont d’autant plus. Chômage, misère, ségrégation raciale latente -et même souvent manifeste-, solidarité et sécurité sociales inexistantes… Ces problèmes sont encore mit davantage en exergue par la crise financière actuelle. Cela étant dit, il faut que ces problèmes soient pris sérieusement en compte.

Pour ce qui est de la ségrégation raciale, de l’absence de sécurité sociale et de la misère, Bill Clinton avait déjà beaucoup œuvré. En ce qui concerne le chômage, je sais parfaitement que son niveau est dépendant de celui de la croissance et que la croissance des Etats-Unis, comme toutes les autres croissances économiques du monde, est par essence tributaire de la croissance économique mondiale et que cette dernière était particulièrement efficace dans les années 1990.

Aussi, il me semble que les Républicains et notamment Bush ont souffert d’une situation économique peu encline à ce genre d’action mais quoi qu’il en soit, les efforts ont été clairement insuffisants. Les Démocrates quant à eux sont une sorte d’assurance que ces problèmes seront prit en compte. Or aujourd’hui, le candidat démocrate, le leader, celui qui conduit ce camps n’est autre que Barack Obama, c’est pourquoi je le soutiens.

Ce n’est pas vraiment un soutient personnel mais bien un soutient à tout un camps, à toute une politique, à toute une vision de l’Amérique. Je suis démocrate, je soutient le candidat démocrate.

mercredi 22 octobre 2008

Si le ridicule tuait....

Ce monsieur serait mort, à coup sûr ! Comment peut-on aujourd'hui encore exiger de sa banque la restitution en monnaie scripturale l'ensemble de sa monnaie fiduciaire ? Autrement dit, comment peut-on consciemment réclamer à sa banque la somme de sa fortune en liquide ? Preuve en est que cela est possible, cet article du Figaro.

Mais alors, ce monsieur n'a-t-il pas compris que dans une telle crise de confiance, le meilleur comportement était de ne pas céder à la panique ? En agissant ainsi, en faisant la une de tous les journaux, ce multi millionnaire a fait souffler un petit vent de panique et paradoxalement,accrue le risque de tout perdre dans la crise. J'espère que le Crédit Agricole parviendra à le raisonner.

lundi 20 octobre 2008

Suicide en prison : la question que je me pose...


Prison : sanction ou lieu d'exercice de la sanction ?



15 jours, 2 prisons, 3 suicides. Comment et surtout pourquoi des détenus parfois très jeunes et incarcérés pour de courtes périodes attentent-ils ainsi à leur jours ? On invoque des situations de détention inhumaines, des sujets instables, des concours de circonstance... mais cela paraît être des réponses un peu légèrement développées pour une question qui, pose celle, plus globale de l'avenir du système carcéral français, souvent pointé du doigt pour sa vétusté.


En effet, les prisons françaises sont des bâtiments lourdement datés au sein desquels, faute de place, s'entassent un nombre inadapté d'individus. Le débat régulièrement relancé se heurte à une société soucieuse de punir fort et à moindre coût l'ensemble des criminels. La traduction de ce point de vue conservateur est clairement visible dans des éléments comme l'opinion publique relative à la peine de mort (plébiscité d'avantage depuis quelques années), la réaction des gens lorsqu'on leur parle des conditions de détention (indifférents à l'idée de l'insalubrité totale des cellules). On en vient même à se demander quelle est selon eux la nature de la sanction d'emprisonnement. Réside-t-elle dans la privation de liberté ou dans la détention ? Autrement dit, la prison doit-elle être pensée comme une sanction à part entière (élément actif de la peine) ou comme le lieu d'exécution de la sanction (élément passif de la peine) ? Cette question est particulièrement complexe et implique de lourdes conséquences. En effet, selon que l'on penche plutôt d'un côté ou de l'autre, c'est toutes les infrastructures pénitencières qui seront différemment envisagées.


Pour aller au fond de la problématique ainsi posée, il faut d'abord se questionner sur le phénomène criminel (§1) pour ensuite réfléchir à la manière optimale de le sanctionner (§2).


§1. Le phénomène criminel


De très nombreux individus commettent des manquements aux règles de la société. Le phénomène criminel peut se définir comme étant un ensemble de comportements anti-sociaux qui provoquent une réaction spécifique du groupe, de la société : la sanction pénale qui est une des formes de sanctions parmi beaucoup d'autres. Il y a aussi des sanctions civiles, administratives, professionnelles, disciplinaires... Pour étudier parfaitement le phénomène criminel, il est judicieux de procéder en commençant par énoncer comment sont édictés les comportements anti-sociaux (A) pour ensuite s'attacher à leur description (B).


A. Détermination arbitraire des comportements anti-sociaux


Les hommes n'ont pas toujours vécu en société de façon harmonieuse. Il a fallut pour parvenir à un ordre social établir un ensemble de règles. Une sorte de contrat social comme il le fût décrit par Jean-Jacques ROUSSEAU. Chacun doit, pour qu'il soit efficient, le respecter. Ces règles se sont imposées, soit parce qu'elles étaient ce que l'on pourrait qualifier ou bien de règles transcendantes, ou bien de loi naturelles, d'autres par la force de contrainte de la souveraineté (d'un seul ou du peuple).


Ainsi est né un cadre définissant la limite entre l'autorisé et l'interdit. Longtemps monopole de l'Église ou d'un souverain tout puissant représentant de Dieu sur terre, ce pouvoir d'établissement de normes contraignantes est devenu plus « démocratique » avec une intervention, une participation accrue du peuple. Mais la démocratie a-t-elle pour autant fait disparaître le caractère arbitraire des règles ?


Il est intéressant de se poser la question eut égard de la façon dont fonctionne notre système politique démocratique. Je veux bien entendu parler de ce dont certains qualifient de tyrannie de la majorité. Car ce n'est pas l'ensemble de la population qui décide mais un noyaux bien plus restreint composé des représentants de la tendance majoritaire au sein de la population. Alors bien sûr, tout le monde, même les tendances minoritaires sont représentés dans les instances politiques de notre pays mais tout le monde sait parfaitement bien que ceux qui décident, ceux qui détiennent le véritable pouvoir sont, et cela est tout-à-fait légitime, ceux qui gagnent les élections. Or ce sont à ces mêmes détenteurs de pouvoir qu'il incombe, en tant que représentants de la « volonté générale » (il s'agit en fait de la volonté la plus générale possible), d'établir les limites entre ce qu'il est possible de faire et ce qui est prohibé. Il reste donc toujours une partie de la population qui ne décide pas de ces normes restrictives et contraignantes.


Ces comportements ainsi qualifiés de sociaux ou anti-sociaux deviennent applicable à tous. Or, ce qui parait anti-social pour un ne l'est pas forcément à la vue d'un autre. C'est sur ce paradoxe que l'on qualifie la démocratie comme le pire système à l'exception des tous les autres. Il est en effet préférable à un système où les règles seraient édictées selon la fantaisie d'un seul mais ce n'est pas pour autant qu'il supprime totalement l'arbitraire de la classification des comportements répréhensibles.


B. Les comportements anti-sociaux : tout ce que la majorité réprouve


Nous venons de voir comment la définition des comportements anti-sociaux par la société comporte toujours une part d'arbitraire et que cela est visiblement inévitable. Mais nous ne nous sommes pas interrogé réellement sur la nature des comportements anti-sociaux. Il apparaît donc nécessaire d'en donner une définition précise.


Les comportements qualifiés d'anti-sociaux peuvent être définit comme l'ensemble des actes et des façons d'agir réprouvés par la majorité détentrice, par l'intermédiaire de ses représentants, du monopole du pouvoir de contrainte légitime. C'est donc les courants de pensés les plus répandu dans la société qui, en définissant ce qui est la norme, définissent indirectement ce qui ne l'est pas.


Un comportement devient donc anti-social dès lors qu'il ne correspond pas aux us et coutumes d'une société donnée. Il s'agit donc d'une notion particulièrement abstraite. Un comportement socialement sanctionné à un endroit géographique donné ne l'est pas systématiquement ailleurs. De même, ce qui est sanctionné à un moment de l'histoire ne l'est pas forcément indéfiniment. On dit à propos de cela que la norme sociale n'est pas figée. Il découle de ce principe que les comportement anti-sociaux ne sont pas éternellement définis. Toute règle édifiée par l'Homme est par définition amovible.


On relèvera en dernier lieu le cas particulier des comportements qui sont qualifiés d'anti-sociaux car ne correspondant pas aux lois naturelles. Ce cas est particulier en ce sens que les règles normatives sont ici certes mises sous forme écrite par l'Homme mais sont des règles innées, certains diront divines ou transcendantes.


Il découle de ce premier paragraphe que le phénomène criminel correspond aux agissements d'individus proscrit par la société. Ce phénomène n'est pas figé, n'est pas définitivement défini outre ce qui concerne les lois naturelles. Cependant, bien qu'abstrait, parfois arbitraire et variable, ce phénomène est avant tout existant. Aussi la société, consciente du mal qu'il lui cause par sa nature même, a toujours cherché à le combattre. Pour cela, plusieurs grandes familles de peines ont été imaginées comme les sanctions par atteinte au corps (châtiments corporels) ou les mesures privatives de liberté (peines d'emprisonnement). Dans le cadre de notre étude, nous nous concentrerons davantage sur les mesures privatives de liberté.


§2 Les réactions de la société au phénomène criminel : la meilleure façon de punir


Face au phénomène criminel, la société a constamment imaginé des réactions. D'abord lourdes, disproportionnées et impersonnelles, les sanctions se sont progressivement perfectionnées. Devenues personnelles, équivalentes, intransitives et, plus tard, non corporelles, les peines sont devenues essentiellement financières et privatives de liberté. Ces dernières donnent lieu à des incarcérations. C'est là que se pose la principale question de mon développement, à savoir en quoi consiste exactement la peine d'emprisonnement. Où se situe l'élément actif de ce type de peine ? Se trouve-t-il dans la privation de liberté et l'exclusion de la société (A) ou dans l'incarcération et ses conditions (B) ?


A. L'exclusion de la vie sociale comme corps de la peine


Lorsqu'un individu commet une infraction, c'est-à-dire ne respecte pas les règles édictées par la société dans laquelle il vit, cela provoque une réaction de la part de cette dernière. L'une des sanctions les plus généralement prononcée, outre les sanction par ponction financière (de type amendes ou contraventions) sont les mesures dites « privatives de liberté. »

Ces sanctions ont pour but d'écarter le criminel de la société à laquelle il cause du tort. Il s'agit de protéger la société en excluant l'élément problématique. Mais en plus de mettre la société à l'abri, la peine se doit de prendre la forme d'une sanction. C'est-à-dire qu'il faut que le criminel soit punit. À cela la société n'a pas répondu en un bloc mais de façon différentes selon les obédiences politiques, selon les convictions.


Une des réponses a été de considérer que la sanction résidait dans la privation de liberté elle-même. Ainsi, les tenants de cette philosophie (dont je suis plus proche que de la seconde) pensent que le fait d'être privé de ses habitudes, coupé du reste du monde, tenu à l'écart de sa famille, dépourvu de vie sociale et professionnelle constitue en soit une sanction suffisante. En effet, le fait d'être mis au banc de la société entraine des conséquences parfois particulièrement importantes comme le chômage, l'éclatement de la sphère familiale etc...


En cela, l'emprisonnement constitue une punition et ne nécessite pas de peine supplémentaires. Le problème est que, d'une part ce point de vue n'est pas partagé par tout le monde et d'autre part la question se pose aujourd'hui d'une façon tout-à-fait différente. Car si la question est d'actualité en ce moment, c'est, comme je le disais plus haut, le débat sur l'état de délabrement de nos centres de détentions a été récemment relancé. Et cela car plusieurs détenus se sont suicidés en dénonçant les conditions d'incarcération difficilement supportables voire totalement inhumaines.


Mais comme à chaque fois que ce débat est relancé, certains s'empressent de proclamer que la société n'est pas là pour payer pour les criminels, que ces derniers ont mérité leur peine. En ce qui concerne le coût de l'emprisonnement et de la modernisation du système carcéral, j'invite ces personnes à réfléchir à ce que l'on paye : est-ce exclusivement la punition des criminels ou n'est-ce pas aussi en grande partie la mise en sécurité de la société. Autrement dit, la population paye-t-elle uniquement pour le criminel ou bien aussi un peu pour elle-même et sa tranquillité ?

B. L'incarcération comme mode de sanction direct

Ainsi, on a vu que certains, effrayés du fait de payer plus cher, considérant que la prison ne doit absolument pas offrir des conditions de vie qui soient ne serait-ce que semblables à celles des plus pauvres des français. C'est de là que vient la crainte : que quelqu'un vive aussi bien en prison que chez lui. Mais à cela j'ai envie de répondre plusieurs choses. D'une part, rares sont les personnes qui, dans la société civile libre, vivent aussi mal que les prisonniers, quoique l'on en dise. D'autre part, comment peut-on vivre aussi bien chez soi au milieu des siens que dans un centre de rétention coupé (même partiellement) du monde ? Si cela est aujourd'hui concevable alors il faut se demander comment des personnes peuvent en arriver à un degré tel de détresse. Enfin, si on s'en tient à la conception punitive de la prison en tant que telle, alors on en revient à la sanction par contrainte de corps, autrement dit aux châtiments corporels.


En effet, la sanction par contrainte de corps a disparu de notre pays définitivement depuis 1981 avec l'abolition, sous l'égide du socialiste Robert BADINTER de la peine de mort. Cela implique que tout recours à ce type de sanction constituerait un retour en arrière qu'il me semble juste de juger inquiétant.


Il en est de même pour tout ce qu'il s'agit de peine ayant pour élément actif l'atteinte au corps. Son maintient contre son gré ne l'est pas forcément s'il ne se fait pas dans des conditions d'insalubrité inacceptables. En revanche, quant à la castration chimique, admise dans certains pays, notamment au Canada, elle en est une, la peine de mort, la torture, les châtiments corporels (tels le fait de couper la main d'un voleur, de frapper quelqu'un jusqu'à expier ses méfaits...) aussi.


Lorsque l'on parle de torture, de mauvais traitements volontaires, de châtiments corporels, alors la conscience nous dis que ces peines sont d'un autre âge. Lorsque l'on parle de la peine de mort, déjà certains sauraient, et cela est véritablement inquiétant, la justifier. Ne pensez-vous pas finalement que penser que la prison constitue en elle-même une sanction revient à dire la même chose ?


Pour vous donner clairement mon point de vue sur le sujet, je vous dirais que la prison doit être le lieu où s'exerce une sanction qui est celle de la privation de liberté, de l'éloignement de la sphère familiale, sociale et professionnelle et non pas une sanction supplémentaire à la première. Ne parle-t-on pas de mesures privatives de liberté pour parler des peines d'emprisonnement ? Tenons-nous en là et essayons d'être à la hauteur de nos ambitions de pays des droits de l'Homme.

mardi 7 octobre 2008

Crise : le fin d'un ou du monde ?


Alors que l'adoption du Plan Paulson n'a produit aucun effet sur la confiance des investisseurs et que les places mondiales de références plongent (je ne reviendrais pas sur les chiffres, consultez le figaro.fr, le monde.fr ou autre, vous les trouverez aisément). La question que je me pose n'est pas comment en est-on arrivé là (on me l'explique à la fac, dans les journaux, à la télé) mais où va-t-on ? Cette question a pour intérêt d'être souvent posée sans jamais être vraiment étudiée. Ou du moins, personne ne peut vraiment y répondre. Je vais quand même tenter une approche, forcément personnelle, de cet exercice périlleux s'il en est.

Le CAC 40 comme beaucoup d'autres places plongent aux tréfonds des records de bassesse. Cela est l'effet de la crise des subprimes et de sa répercutions au travers des marchés financiers. Nous n'allons pas y revenir. Les mécanismes de la crise ne sont pas l'objet de ce billet. En revanche, il est clairement plus intéressant de savoir où nous allons. Cette crise va-t-elle se répercuter à l'économie dite "réelle" ou autrement dit, va-t-elle avoir des conséquences concrètes dans notre vie de tous les jours ? Comment cela devra se traduire le cas échéant ? Doit-on avoir peur pour nos économies, pour nos placements ? Doit-on craindre une baisse de notre pouvoir d'achat ? Autant de question qui caractérises les préoccupations des ménages français.

Alors pourquoi partir du point de vue des ménages ? D'abord parce que dans ces débats technocratiques, ce sont des agents économiques (car les ménages sont des agents économiques) délaissés. Or, je crois qu'il faut rappeler que la consommation des ménages est la principale source de croissance. Alors certes, la croissance est aussi par essence tributaire des cours boursiers mondiaux mais pas seulement.

Intéressons nous dès lors aux ménages, cœur du système, centre de mes préoccupations humanistes. Première question, le crise a-t-elle des chances de s'étendre à ce que l'on appel l'économie réelle ? Ma réponse va être très claire ! Selon moi, ceux qui nient cette évidence sont des menteurs ! Et ceux qui vous disent que ça ne va pas durer le sont autant. Si vous me lisez attentivement et régulièrement, vous avez dû comprendre que je fais parti des pessimistes. Aussi j'aurai tendance à vous dire que le pire est à venir. Pourquoi ? Parce que justement, les déboires du marchés ne sont pas instantanément répercutés sur cette économie réelle. Or comme la crise n'est pas terminée, alors il nous faut encore nous attendre un des difficultés économiques. La BCE semble vouloir à tout prix maitriser l'inflation, mais cela suffira-t-il ? Car au delà de l'inflation, il y a le manque de pouvoir d'achat... Et visiblement, la politique de relance n'est pas à l'ordre du jours. Alors que faire ? Visiblement, nos dirigeant sont coincés. Nous allons donc devoir nous serrer la ceinture.

Ne dites pas "ils s'en foutent plein les poches, ils pourraient nous en donner un peu !" Là n'est pas la question. C'est beaucoup plus complexe. Il n'est pas question de ne pas endetter l'Etat mais plutôt d'éviter les effets pervers d'une politique de relance qui pourrait nous achever. [En aparté, notons que je continue tout de même à condamner avec vigueur le train de vie plus qu'onéreux de l'Etat]. Et puis, au risque d'en choquer plus d'un, les investisseurs sont riches... On ne demande pas aux pauvre de réinjecter des fonds sur les marchés. Or c'est bien parce qu'il y a une crise de confiance et que les investisseurs (investissements financiers, bancaires ou non ; ménages à forte capacité de financement...) sont frileux que nous sommes bloqués. C'est ainsi que les banques centrales réinjectent des fonds pour parer aux carences. Si nous venions à priver les investisseurs d'une partie de leur capital, nous risquerions de les crisper d'avantage et de bloquer encore un peu plus la situation.

Voilà donc comment je justifie mon pessimisme quant aux effets de la crise sur l'économie réelle : je ne vois absolument pas comment on peut éviter ses effets néfastes. Deuxième question, qui découle de la première : comment cette contagion à l'économie réelle de la crise va-t-elle se traduire dans notre vie de tous les jours ? La réponse est très simple ! Nous auront encore des difficultés. Le chômage risque fort de continuer sa hausse sur sa lancée du mois d'Août, le pouvoir d'achat a plus de chance de décroitre encore que de s'améliorer... Bref, nous allons devoir, comme je l'écrivais plus haut, nous serrer la ceinture.

Doit-on craindre pour nos économies enfin ? Il me semble que non. Je ne crois pas que nous en sommes au point de non retour... Il me semble même que nous ne l'atteindrons pas (ouf, un peu d'optimisme !). Car avant cela, il y aura forcément un évènement qui stoppera nette la chute... Comme la guerre ! (Eh non ! Finalement, je reste pessimiste); En effet, on relève déjà de la part des différents états du monde la volonté de "règler seuls leurs problèmes." Car si le G4 se réunit et invite même la Russie, l'Islande par exemple, souhaite demeurer seul gestionnaire de ses affaires. Cependant, on peut relever que la mondialisation, au stade avancé où nous parvenu, nous protège de cette hypothèse à court voire moyen terme en ce sens qu'elle limite clairement les possibilités de replis communautaire. Les interdépendances et les institution communes (pour l'Union Européenne) risquent fort de nous sauver la mise quant aux conscéquences politiques de cette crise.

Alors es-ce la fin d'un ou du monde ? Ni l'un, ni l'autre... La terre continuera de tourner et l'espèce humaine de vivre même si toutes les places boursières disparaissent (bien difficilement et différament j'en conviens) et ensuite, je crois que nous ne sommes pas arrivés au bout du Capitalisme. Et comme le dis l'adage célèbre "ce qui ne nous tue pas nous renforce", je crois que le système économique dans lequel nous évoluons sortira renforcé de la crise... En effet, cela servira très certainement de leçon à l'ensemble des dirigeants qui souhaitent déjà unanimement règlementer les marchés financiers. Après un passage de l'économie d'endettement à une économie de marché marqué par une très forte dérèglementation, nous nous dirigeons vers une règlementation de l'économie de marché (et non pas une re-règlementation, l'économie de marché qui s'est développée dans les années 1980 ne l'ayant jamais été).

Voilà mon analyse de la crise... Voilà ce que je pense de l'avenir. Réagissez !

jeudi 2 octobre 2008

Sénat, le centre va jouer un rôle


À la suite des sénatoriales du 21 septembre, le visage de la Chambre Haute a changé. Il a rosit... ce n'est pas plus mal et cela pour deux raisons : d'une part, cela coupe court aux critiques qui prétendent que le Sénat est le symbole d'une gérontocratie de droite, une chambre conservatrice où l'alternance est impossible et d'autre part, cela donne un rôle d'arbitre au groupe Union Centriste. Car si le centre perd un sénateur, il gagne en terme d'influence. Son volume est certes moins important mais son poids compte désormais beaucoup plus. Explications.

L'UMP a perdu quelques plumes (9 pour être précis) alors que le PS s'est gracieusement remplumé (de 25 membres). La gauche progresse donc au sain de la chambre haute. Tant et si bien que certains se demandent si elle ne pourrait pas basculer en 2011. Cela serait historique. En effet depuis le début de la Vème République en 1958, le Sénat a toujours connu des majorités de droite. Cela lui a valu de nombreuses critiques, notamment de la part de Boubou. Si l'alternance devait se produire, cela renforcerait encore la légitimité de cette institution, déjà accrue par ce scrutin. Ce ne serait pas forcément pour me plaire (bah oui, un Sénat de droite, moi, j'aime encore assez bien) mais si vraiment c'est ce qu'il faut pour faire taire les médisants, alors effectivement, je conviendrai qu'en tout malheur est une bonne chose.

Le centre maintenant. Mon cher groupe Union Centriste a perdu un membre. Mais je relèverai l'élection d'Hervé Maurey, maire de Bernay, Conseiller général Nouveau Centre de l'Eure, dès le premier tour, avec près de 55% des voix ainsi que la réélection au Sénat de Jean-Léonce Dupont, 53 ans, premier vice-président du Conseil Général du Calvados, avec encore près de 55% des voix.

Je disais donc que malgré la perte d'un membre, le groupe Union Centriste joue désormais un véritable rôle important dans le rapport des forces. L'UMP ne dispose plus que de la majorité relative et, bien loin de l'époque où le Sénat était un bastillon de droite, elle devra jouer politiquement pour faire passer ses textes. Les arbitres de ces jeux sont les centristes ! En premier lieu, ce qui sera la première conséquence de cette importance nouvelle, Mercier pourra se permettre de revendiquer pour son groupe le maintien de deux présidences de commissions, celle des Affaires sociales détenue par Nicolas About et celle des Finances occupée par Jean Arthuis, ainsi qu'un poste de questeur.

Je tient à faire ensuite quelques remarques diverses. D'une part, je ne suis pas surpris du fastueux train de vie du Sénat... ce qui ne m'empêche pas de le condamner. Déjà à l'époque des présidentielles, François Bayrou (et oui, s'il n'avait dit que des conneries, je ne l'aurai jamais soutenu) avait affirmé que réduire le train de vie de l'État était une priorité pour réduire la dette. Visiblement, ce n'est pas la solution qui a été retenu par notre président qui préfère taxer nos pic-nics et nos produits sucrés et gras (toujours avec des argument éminemment travaillés). Christian Poncelet a fait le bon choix en refusant d'occuper l'appartement mit à sa disposition, je regrette cependant qu'il ne l'ai fait que sous la pression médiatique et je me demande ce qu'il va advenir de cet appartement... et des centaines d'autres.

Ensuite, comme l'a fait Jean-Christophe Lagarde, je regrette que suite à ces élections sénatoriales, la Polynésie compte désormais deux sénateurs indépendantistes du fait de l’alliance passée entre Gaston Flosse et Oscar Temaru.

Pour finir, Gérard Larcher a été élu à la tête du Sénat sans surprise aucune après être parvenu à écarter son plus sérieux rival, l'ancien Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin pour qui j'ai une sympathie toute centriste. Mais y a-t-il une surprise là dedans ? Les candidats, hormis le candidat socialiste, s'étaient tous désistés jusqu'au dernier moment. Je souhaite vraiment que monsieur Raffarin retrouve une liberté de parole, et qu'il l'utilise pour dire ce qu'il pense, quitte à nous faire quelques raffarinades (moi je les aime, j'en ai un livre que j'ai acheté, oui j'ai payé pour avoir un recueil de raffarinades dans ma bibliothèque !). Sur ce, bonne nuit très chers lecteurs.