mercredi 7 mars 2007

Les Chrétiens démocrates, bâtisseurs de l'Europe.

Vous vous demandez aussi peut-être qui a bâti cette Europe que je défend emplis d'une vergogne sans borne ? Est-il cohérent de se dire chrétien démocrate et pro européen ? Et bien je vais vous prouver que oui tout en profitant de l'occasion pour vous faire un exposé rapide des fondateurs de l'Europe, ma nation.
Ces hommes sont les hommes qui ont lancé le processus de construction européenne avec la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) en 1950 et de la Communauté économique européenne (CEE) en 1957. On les appelle aussi les "Pères fondateurs".
Ce sont en majorité des démocrates-chrétiens, des hommes âgés qui ont connu les deux guerres mondiales, et des hommes de frontières qui ont été en contact avec plusieurs cultures européennes. Ils avaient donc en tête une volonté de paix, un espoir de compréhension pour le continent le plus belliqueux du 19ème-début 20ème siècle.


Konrad Adenauer (1876-1967)
Il est le premier chancelier de la République fédérale d’Allemagne et reste au pouvoir de 1949 à 1963. C’est donc lui qui signe les traités créant la CECA et la CEE. Catholique rhénan, il est né à Cologne, dont il devient le maire en 1917 jusqu’en 1933. Il est président du Conseil d’État de Prusse entre 1921 et 1933. Il fut membre du comité directeur de son parti le Zentrum (parti catholique allemand) et essaya de faire obstacle à la montée du nazisme. Mais, il est chassé de la mairie de Cologne quelques semaines après l’arrivée d’Hitler au pouvoir et reste à l’écart du pouvoir ou en résidence surveillée de 1934 à 1945. Après la guerre, il redevient maire de Cologne et participe à la création d’un nouveau parti, la CDU (parti démocrate-chrétien). Son mandat de chancelier est marqué par son engagement dans la construction européenne et sa volonté de réconciliation avec la France. En effet, il voyait dans l’unité européenne un moyen de relever son pays et l’entente avec la France lui apparaissait comme la clef de la paix en Europe. Cette entente franco-allemande se concrétisa par le traité de d’amitié franco-allemand de l’Élysée en 1963.


Alcide de Gasperi (1881-1954)
Il est le président du Conseil italien, c’est-à-dire chef du gouvernement, et ministre des Affaires étrangères de 1945 à 1953, fonction qu’il cumule avec celle de ministre des Affaires étrangères. Catholique, il est né dans le Trentin alors sous la domination de l’Empire austro-hongrois. Il commence sa carrière politique comme député au Parlement autrichien en 1911. Après la Première Guerre mondiale et le rattachement de Trente à l’Italie, il s’engage dans le Parti populaire italien et devient député de Trente en 1921. Opposant à Mussolini, il est arrêté en 1926 et emprisonné. Il se réfugie au Vatican pendant la guerre. Après 1945, il s’impose comme le leader de la démocratie chrétienne italienne. Son action au gouvernement est marquée par la volonté de faire retrouver à l’Italie une influence internationale et par son investissement dans la construction européenne. Il fait adhérer l’Italie à la CECA. Il meurt en 1954 avant la création de la CEE.

Jean Monnet (1888-1979)
Il est considéré comme l’inspirateur de la construction européenne. Il est commissaire général au Plan en France de 1947 à 1952, puis devient, de 1952 à 1955, le premier président de la Haute autorité de la CECA.
Jean Monnet naît à Cognac dans une famille de négociants en cognac. Il est très tôt chargé de faire connaître l’entreprise familiale dans le monde et parcourt les pays anglo-saxons. Entre 1914 et 1918, il participe à l’organisation interalliée du ravitaillement à Londres. En 1919, il est nommé secrétaire adjoint de la Société des nations (SDN), sorte d’ancêtre de l’ONU, mais démissionne en 1923. Après un retour aux affaires privées, il est nommé au début de la Seconde Guerre mondiale à la tête du Comité franco-britannique des approvisionnements de guerre. Il joue un rôle important dans la conception et la mise en oeuvre du Victory Program américain de 1941. Il devient membre en juin 1943 du Comité français de libération nationale (CFLN), et il a pour mission de s’occuper de l’armement des troupes françaises libres. En 1945, il est chargé par le général de Gaulle de préparer un plan de reconstruction et de modernisation de la France, dont il surveille l’application en tant que commissaire général au Plan. Son expérience d’hommes d’affaires et d’action le conduit à penser que la construction de l’Europe devait se faire à partir de réalisations concrètes. Il a conçu le projet de la CECA, qu’il proposa à Robert Schuman de défendre politiquement. L’échec de la Communauté européenne de défense en 1954, dont le plan était aussi en partie son oeuvre, le renforce dans la conviction que l’Europe politique ne pourra se bâtir que sur la base d’une union économique. Il est donc également un des inspirateurs du traité de Rome de 1957 créant la CEE. En 1955, il fonde un Comité d’action pour les États-Unis d’Europe qu’il dirige jusqu’à sa dissolution en 1975. Ses cendres ont été transférées au Panthéon en 1998.

Robert Schuman (1886-1963)
Il est président du Conseil français, c’est-à-dire chef du gouvernement en novembre 1947, puis ministre des Affaires étrangères de juillet 1948 à janvier 1953.
Il est né à Clausen au Luxembourg, d’une famille d’origine lorraine. Il fait ses études secondaires à Luxembourg et à Metz et la majorité de ses études supérieures de droit à Bonn et à Strasbourg. Il choisit la Lorraine allemande pour y exercer son métier d’avocat. Après le retour à la France de l’Alsace et de la partie de la Lorraine perdues lors de la guerre de 1870, il est élu député de la Moselle à l’Assemblée nationale. Constamment réélu, il y siège jusqu’en juillet 1940. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est emprisonné puis placé en résidence surveillée dans le Palatinat. Il s’évade en 1942 et gagne la zone libre. À la Libération, il devient membre du Mouvement républicain populaire (MRP), d’influence démocrate-chrétienne. Il devient ministre des Finances en 1946, puis président du Conseil, c’est-à-dire chef du gouvernement, en novembre 1947, et ministre des Affaires étrangères de juillet 1948 à décembre 1952. Toute sa politique étrangère est marquée par la recherche d’une réconciliation franco-allemande. Il endosse politiquement le plan de Jean Monnet sur la CECA et prononce la déclaration historique du 9 mai 1950 qui lance le processus de construction européenne. Il signe le traité de Paris de création de la CECA en 1951. En 1952, il signe le traité créant la Communauté européenne de défense (CED), qui ne sera pas ratifié, l’Assemblée nationale mettant un terme à cette entreprise le 30 août 1954. Entre 1958 et 1960, il préside l’Assemblée des Communautés européennes, qui deviendra le Parlement européen, dont il reste membre jusqu’à sa mort.

Paul-Henri Spaak (1899-1972)
Ce socialiste belge a joué un rôle fondamental dans l’élaboration du traité de Rome de 1957 créant la CEE, car il a présidé le comité d’experts ("comité Spaak") chargé de faire des propositions pour la poursuite de l’intégration européenne après l’échec de la CED en 1954. Le rapport du comité servit de base pour la rédaction du traité de Rome.
Paul-Henri Spaak est né à Bruxelles, fit des études de droit et entra au barreau de Bruxelles en 1921. Il devient député socialiste de Bruxelles en 1932 et participe à différents cabinets ministériels à partir de 1935, dans lesquels il occupe notamment particulièrement le portefeuille des Affaires étrangères. Il est Premier ministre de 1938 à février 1939. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est membre du gouvernement belge en exil à Londres. Il initie, avec les représentants des gouvernements du Luxembourg et des Pays-Bas également en exil à Londres, un projet d’union douanière qui se concrétise en 1944 avec la création du Benelux. De 1946 à 1949, il est ministre des Affaires étrangères, puis à nouveau de 1954 à 1957. En 1946, il est élu premier président de l’Assemblée générale des Nations unies. Il fut également le président du Conseil de l’OECE, de l’assemblée du Conseil de l’Europe, et de l’Assemblée parlementaire de la CECA. Après l’échec de la CED, il concentre ses efforts sur la préparation de la CEE. Secrétaire général de l’OTAN de 1957 à 1961, il est à nouveau ministre des Affaires étrangères de 1961 à 1966, date à laquelle il se retire de la vie politique.
Paul-Henri Spaak voulait ancrer la Belgique dans le camp des grandes puissances occidentales. Il défendait l’idée d’une Europe supranationale, s’opposant en cela à la conception gaulliste, au sein de laquelle les "petits pays" pourraient faire entendre leurs voix.

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