dimanche 22 juin 2008

Pour boubou, ce qu'est le Sénat.


Simplement parce que les sénatoriales approchent et que Boubou m'a mit au défit de m'attarder un peu sur le Sénat, alors je le fais. Je vous avoue que ce qui suit est en grande partie inspiré de mon cours de Droit Constitutionnel donné par monsieur André Moine, professeur de droit publique à l'université de Nancy 2.

"Avant la loi organique de 2003 les 321 sénateurs étaient élu pour 9 ans renouvelables par tiers touts les trois ans. La réforme de 2003 prévoit que les sénateurs seront (tous en 2010) élus pour 6 ans renouvelable par moitié tous les 3 ans. Ils seront à terme 326 (contre 330 aujourd’hui). Pour être candidat, il fallait être âgé de 35 ans contre 30 ans au moins aujourd’hui. La campagne électorale est essentiellement une campagne de proximité. Elle est de fait réservée aux membres du collège électoral des sénateurs. Il n’y a notamment pas d’affichage public."

Cela ne signifie pas que les citoyens ne doivent pas s'intéresser à ces élections. Simplement, le suffrage est universel indirect (mais il reste universel). En effet, le Sénat n'a pas le même rôle de représentation que la chambre basse, mais non moins noble, qu'est l'Assemblée Nationale. Plus que la population, c'est les collectivités locales que le Sénat représente. C'est ce que l'on appel un rôle de représentation territoriale alors que l'Assemblée Nationale sus-citée a quant à elle un rôle de représentation populaire. Mais au final, ne sommes nous pas concernés par la façon dont nous sommes représentés, et ce que ce soit d'une façon ou d'une autre ?

"Les sénateurs sont élus au suffrage universel indirect, c’est-à-dire qu’ils sont élus par des élus que l’on appel généralement des grands électeurs. En l’occurrence, ce sont les députés du département, les conseillers généraux et régionaux du départements et les délégués des conseils municipaux. Ces dernier sont tout d’abord prépondérant et constituent 95% de ce corps électoral. Malgré une pondération du nombre de ces délégués en fonction de la taille démographique des communes, les petites communes (rurales essentiellement) sont [mieux] représentées. Elles désigneraient environ la moitié des grands électeurs en ne représentant que 30% de la population. Cela [provient du fait] que le Sénat doit représenter les collectivités locales. [...] Depuis 1958, le sénat est de droite modérée du fait de ces dispositions constitutionnelles et de son électorat et les alternances sont amorties par le mode de désignation. Toute modification de l’opinion est amortie par le renouvellement au tiers et de l’électorat rural [mieux] représenté."

Pour être tout à fait franc, je trouve que cela n'est pas foncièrement négatif en ce sens que le Sénat joue ainsi un rôle de garde fou. Certes plus conservateur que la chambre basse, le Sénat n'a jamais de fait interdit ou empêché les évolutions législatives qui ont marquées la société. En revanche, ils savent demeurer raisonnable face à des dispositions populaire mais inutiles ou non efficientes comme par exemple, et je n'ai eu de cesse de le souligner, l'inscription dans la Constitution d'une référence aux langues régionales comme appartenant au patrimoine national.

"Il y a deux modes de scrutin suivant le nombre de sièges de sénateurs à pourvoir dans le département. Si il y a trois sénateurs ou moins, le scrutin est un scrutin majoritaire de liste et s’il y a quatre sénateurs ou plus dans le département, on utilise la représentation proportionnelle. Les femmes ne sont pas très présentes non plus au sénat quand bien même il s’agit d’un scrutin de liste. Les listes doivent comporter en alternance autant d’hommes que de femmes et cela est sanctionné par une ponction financière. Cela ne marche pas en ce sens que les listes commencent souvent par un homme et qu’il y a souvent plus de listes que de sièges à pouvoir (les femmes ont du mal à passer…). Les listes sont même parfois divisées de manière a avoir deux ou plus têtes de liste masculin."

Je crois qu'il ne faut pas stigmatiser le manque de représentation populaire à la chambre haute car, comme je le soulignais plus haut, le Sénat est là pour représenter les collectivités locales. Occupons-nous déjà de mieux représenter la gente féminine au sein de nos collectivités locales et à l'Assemblée Nationale, le reste suivra. Aussi, comme le dit si bien Guy Carcasonne : "Quant à l'éffort de réequilibrage des sexes, consécutifs au nouvel alinéa introduit en 1999, ils [les partis politiques] les accomplissent en pestant, mais ils les accomplissent, et cela seul importe."

Et pour finir, à tous ceux qui critiquent la sous représentation de telle ou telle minorité, je tiens à leur demander comment savoir ce qui est constitutif d'une minorité ? On parle de minorité ethnique, de minorités relatives à l'orientation sexuelle, de minorités politiques... Suis-je membre d'une quelconque minorité parce que je suis protestant ? Parce que je suis étudiant en droit-économie plutôt qu'en économie ou en droit peut-être ? Ou bien parce que je suis considéré comme invalide ? Sérieusement, on peut aller très loin dans la reconnaissance des minorités et cela ne saurait être salvateur pour le pays de toutes vouloir les représenter. D'une part parce que, soit il nous faudrait doubler le nombre de nos représentants, soit il faudrait accepter de ne plus représenter la majorité des Français. Car c'est bien sur cet axiome qu'est basée la stabilité de notre système : est élu celui qui rassemble sur son nom ou sur la liste qu'il dirige la majorité des voix.

vendredi 20 juin 2008

Bientôt une version 2.0 au site des jeunes centristes...


Il était temps, mais l'équipe web s'y est mise : la version web 2.0 du site des jeunes centristes est en préparation. Une excellente nouvelle qui, je l'espère, en appelle une autre : l'arrivée d'une nouvelle version modernisée du site du Nouveau Centre. Peut-être arrivera-t-elle avec le nouveau nom... A ce propos, s'ils pouvaient nous épargner le "SOLID", je leur en serai reconnaissant.

Pour finir, parlons de moi (wouhaou voilà narcisse !). Je vous annonce ici et maintenant le développement d'un nouveau blog remplaçant les deux actuels. Je cherche encore la plateforme qui me propose la meilleure esthétique et la meilleure fonctionnalité. J'aimerais aller sur Wordpress mais je ne suis certainement pas assez doué. Enfin, tout cela pour dire que je vais changer d'adresse et comme cela prend énormément de temps, notamment en ce qui concerne le référencement, la transition sera progressive et débutera dès que j'aurai le temps de m'en occuper...

jeudi 19 juin 2008

Le Sénat refuse l'inscription des langues régionales dans la Constitution

Le Sénat a eut la parole de raison. En effet, dans un précédent article j'argumentais contre l'inscription dans la Constitution de la reconnaissance des langues régionales. C'est donc avec plaisir que j'apprends que la Chambre haute du Parlement a voté en faveur de la suppression de la référence aux langues régionales. Voici la dépêche de l'Agence France Presse.


PARIS (AFP) — Le Sénat a refusé mercredi d'inscrire la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution, revenant sur une disposition votée en ce sens par les députés en première lecture du projet de réforme des institutions.


Les sénateurs, par 216 voix contre 103, ont adopté, contre l'avis du gouvernement et de la commission des Lois, un amendement supprimant la référence aux langues régionales que les députés avaient ajoutée au texte initial.


La majorité UMP mais aussi les centristes, les communistes, les radicaux -dont l'ancien PS Michel Charasse- et quelques sénateurs PS, comme Robert Badinter ou Jean-Luc Mélenchon, ont voté la suppression. La majorité du PS, les Verts et quelques UMP ont en revanche voté contre.


Le 22 mai, l'Assemblée nationale avait décidé à la quasi-unanimité d'ajouter au premier article de la Constitution une phrase stipulant que "les langues régionales appartiennent au patrimoine" de la Nation.


L'Académie française, dans une démarche "extrêmement rare", a critiqué lundi la reconnaissance des langues régionales qui porte selon elle "atteinte à l'identité nationale". Elle a demandé le retrait de l'article.


mardi 17 juin 2008

Pour les sénateurs, pour lui-même, pour le centre et pour le France, notre parti changera !


Le président de la commission des finances au Sénat réunit 600 élus et militants, le 29 juin, pour tenter de recoller les morceaux. Dans une interview donnée à Ouest-France, Jean Arthuis exprime son souhait de ne pas créer un parti supplémentaire mais de voir l'offre évoluer. A priori, il attend plus du Nouveau Centre que du MoDem.


Ex-UDF, ex-MoDem, Nouveau Centre, centristes de l'UMP... Cette dispersion n'est pas un peu ridicule ?



La famille centriste est atomisée, vaporisée. C'est un phénomène qui a commencé en 1998, au lendemain des régionales, qui s'est poursuivi en 2002 et qui atteint son paroxysme en 2007. La conséquence, c'est une bipolarisation qui fait pencher le balancier très à gauche dans les élections locales. On a vu des figures emblématiques du centre passer à l'UMP et la conquête par la gauche de la plupart des sièges des exécutifs régionaux. Je suis persuadé que la vie politique française a besoin d'un centre indépendant, suffisamment fort et clair dans son identité.


Vous allez réunir, le 29 juin, au Sénat, les centristes qui voudront bien vous rejoindre. Vous attendez beaucoup de monde ? Et vous en attendez quoi ?



Notre objectif, c'est de rassembler le centre, pas de créer un parti supplémentaire. Nous sommes un certain nombre à avoir tenté l'expérience du MoDem. Cette stratégie d'autonomie est une véritable impasse, totalement illisible. On a vu, à Lyon, six MoDem élus, trois à droite, trois à gauche ! Dans ces conditions, j'ai décidé de claquer la porte. Avec seize collègues sénateurs, quatre députés européens et un député national, nous avons décidé de lancer cet appel. On a réservé à peu près six cents places. Le but, c'est de vérifier qu'il y a bien, en France, une culture et un attachement au centre sur des valeurs humanistes, sociales, libérales, européennes.


Le Nouveau Centre (allié de l'UMP) ne peut pas être cette famille-là ?



Il peut difficilement réclamer son indépendance, compte tenu de l'engagement très direct de plusieurs de ses membres dans la vie gouvernementale. Il ne nous est pas apparu qu'il avait vocation à rassembler tous les centristes. Pas plus que le MoDem. Mais nous invitons tous les centristes à s'interroger.


Quand on vous écoute individuellement, on a le sentiment que les idées sont assez largement partagées...



Ça prouve bien que nous avons un ADN commun.


Alors, c'est un problème d'hommes ?



On n'est pas dans une attitude de mésentente. Je connais plusieurs parlementaires du Nouveau Centre prêts à changer le nom du parti. Au soir du 29 juin, nous dirons, je crois, que nous sommes prêts à participer à la fondation d'un centre qui donne des gages d'indépendance.


Vous pariez sur une évolution du Nouveau Centre ?



Oui.


L'UMP et Nicolas Sarkozy laisseront-ils faire ?



Nous voulons avoir davantage d'indépendance pour aider le gouvernement à remettre d'aplomb les finances publiques, pour redonner de la compétitivité à l'économie et la rendre compatible avec la justice sociale. Il faut que, sur un certain nombre de propositions, nous soyons plus fermes que ne l'a été le Nouveau Centre.


Certains vous suspectent de développer une stratégie personnelle...



À titre personnel, je n'ai aucune ambition. Simplement, les partis ne fonctionnent pas tout seuls. Alors, j'ai estimé que mon devoir était de participer à ce rassemblement.


Recueilli par Michel URVOY



Voilà donc ce qu'attend Arthuis de sa réunion au Sénat du 29 juin prochain. Observer les éventualités d'une évolution de l'offre des partis politiques centristes pour que l'un d'entre eux puisse avoir vocation à rassembler tous les centristes. Selon lui, ce parti devra assumer une ligne claire, différente de celle de l'autonomie qu'il juge être une impasse. Aussi devra-t-il être social libéral et européen et exigeant avec le gouvernement. Ça tombe bien, c'est exactement la vision que j'ai du futur du Nouveau Centre.



Un parti libre et ambitieux réfléchissant par lui-même tout en assumant le fait d'accepter le « fait majoritaire » rendant impossible la stratégie de la totale autonomie. Collaborer avec l'UMP veut dire que nous travaillons ensemble à l'application d'une politique à laquelle nous avons tous deux réfléchit. Je suis un partisan de Jean-Christophe Lagarde et cela fait déjà un moment que le jeune député maire de Drancy demande que le Nouveau Centre soit plus sévère.



Pour nous, pour notre ambition, pour la France, pour les sénateurs, pour le centre, évoluons et donnons-nous les moyens de notre volonté. Le rassemblement de tous les centristes ne se fera pas sous la bannière du Nouveau Centre mais sous une bannière plus large. Le Nouveau Centre était un radeau qui a su nous acceuillir au lendemain de la présidentielle alors que se créait le MoDem. Acceptons de le reconnaître et construisons dès à présent la barque qui nous mènera à l'avenir à travers les océans politiques et qui resistera à marrée haute comme à marrée basse.



Autrement dit, il nous faut évoluer et aller par delà nos différences pour construire ensemble un mouvement commun plutôt que de vouloir que tout le monde nous rejoignent sans condition... Pour demain, voyons plus loin !

Aujourd'hui, je n'ai pas choisi entre manger et conduire


Découvrez Les Enfoirés!

"Boire ou conduire, il faut choisir !" Le célèbre slogan n'a jamais été autant d'actualité. En fait aujourd'hui, il serait plus juste de dire "Manger ou conduire, il faut choisir !" Car avec la hausse du prix de l'essence (et du gasoil aussi hein) de ces trois derniers mois, le pouvoir d'achat des français, déjà affaiblit par la crise internationale, ne peut plus supporter les deux actions. De plus en plus de français sont contraints de choisir.

Pour ma part, je ressent aussi cette ponction à chaque fois que je fait le plein. "Heureusement", cette semaine, ma voiture m'a lâchée. N'ayant pu la prendre, je ne suis pas passé à la pompe (qui porte si bien son nom). Je n'ai donc pas eu à choisir entre faire le plein et faire mes courses. Ma liste était la suivante :

- Yaourts Natures
- Yaourts aux fruits
- Jus de fruits
- Sirop
- Eau
- Brioche (x2)
- Crudités
- Charcuterie
- Fruits
- Lait
- Déodorant
- Viande
- Biscuits
- Confiture

Comme bon nombre de français, je me suis rendu dans une grande surface de Hard-Discount allemande (L**d*). Et si je n'avais pas à faire le plein, pour la première fois cependant, au dos de ma liste de course et au fur et à mesure que je remplissais mon caddie, je tenais mes comptes. Oui, je faisais l'addition pour me limiter à 20€. Arrivé à la caisse, j'étais arrivé à la somme de 18€94 sans compter les pommes vendues au kilo.

Voilà mon ticket de caisse :

- Yaourts aromatisés x12 ..................... 1€45
- Steaks de Porc 400g ......................... 2€99
- Salade méli mélo ............................. 0€75
- Yaourts natures x6 ........................... 0€75
- Brioche tranchée ............................ 1€19
- Brioche tranchée ............................ 1€19
- Jus de pomme 1,5L ......................... 1€03
- Bâtonnets de surimi ......................... 1€71
- Gel douche homme .......................... 0€79
- Nectar orange ................................ 0€69
- Jambon supérieur 4tranches .............. 1€29
- Tranches de saucisses ...................... 1€09
- Biscuits ronds fourrés ...................... 0€75
- Déodorant homme ......................... 1€79 (j'ai remarqué que le déo pour homme est plus cher que le déo pour femme, peut-être parce que nous transpirons plus...)
- Pommes Canada grises vrac ............... 1€06 (ou 0€53 la pomme ; 0,606 kg x 1€75/kg)
- Pommes bicolores vrac ..................... 0€98 (ou 0€49 la pomme ; 0,550 kg x 1€79/kg)
- Lait 1/2 écrémé UHT 1L .................... 0€59
- Sirop de citron 1L ........................... 0€99
TOTAL : ......................................... 21€08

Voilà, globalement, je suis parvenu à mes fins : j'ai tout ce qu'il y avait sur ma liste voire même plus (gel douche, surimi) sauf l'eau, disponible au robinet... Tout cela pour une somme totale relativement proche du plafond fixé. Cependant, je l'ai dépassé car j'ai la chance d'avoir pu me le permettre. D'autres n'ont pas ma chance ! C'est en pensant à eux que je le dis : aujourd'hui, je mangerai à ma fin, aujourd'hui j'ai fais mes courses sans avoir encore à me restreindre. Aujourd'hui encore, je fais parti des privilégiés. Simplement parce que j'ai pu faire la totalité de mes courses alimentaires je fais parti des privilégiés ! Cela est en fait une honte. Où en sommes nous ? Je n'ai pas, à cette heure-ci de solution miracle, juste une pensée pour ceux qui ont du reposer des articles dans les rayons ou ceux qui n'ont pas pu remplir leur caddie à leur guise alors même qu'ils travaillent parfois... Une pensée affective et, puis-je le dire, compréhensive.

COURAGE !

Renaissance du RPR !

« L'UMP sera le parti unique de la droite et du centre ! » « L'UMP sera le premier parti à ressembler en son sein l'ensemble de la droite républicaine et du centre. » « L'UMP sera la grande maison bleue qui abritera des gens de sensibilités différentes prêts à travailler ensemble... » Voilà un échantillon de ce qui avait été dit en 2002 à l'occasion de la création de l'Union pour un Mouvement Populaire. Que reste-t-il aujourd'hui de ces promesses ? Que reste-t-il de nos amours ? Ont-ils été de pailles ? Sont-ils morts ? Qu'avons-nous fait de la grande UDF ? Que sont devenu ces membres ? Que subsite-t-il du RPR ? Autant de questions auxquelles je vais tanter de répondre ici.


Ces centristes de l'UMP


Avant la création de la grande centale centro-républicaine, il existait deux formations qui cohabitaient : le Rassemblement Pour la République (RPR) qui regroupait les gaullistes et les tenants d'une droite républicaine et l'Union pour la Démocratie Française (UDF) qui rassemblait les centristes, les radicaux, les tenants d'une droite sociale et/ou modérée et les libéraux. Ces deux formations politiques regroupaient en leur sein deux familles politiques voisines qui collaboraient parfois déjà dans la douleure. On se souvient notamment de la période où Valéry Giscard d'Estaing était Président de la République (1974-1981). Petit à petit, après que François Bayrou ait prit la présidence de l'UDF, celle-ci commença à perdre de la vitesse. De 215 députés en 1993, le groupe UDF à l'Assemblée Nationale est passé à 113 députés en 1997. A la fin de la législature, en 1997, le groupe, rebaptisé UDF-Alliance ne comptait plus que 62, députés alors qu'était né un groupe autonome « Démocratie Libérale » comptant 40 députés. Démocratie Libérale était une ancienne composante de la grande UDF. Voilà le point de départ de notre histoire : le départ de nos cadres...


En 2002, à la suite de l'arrivée de LePen au second tour de l'élection présidentielle, la droite est en passe de remporter les élections avec un score suppérieur à 80%. Un score qualifié d'africain dans le jargon. Entre les deux tours, le candidat Chirac rencontre François Bayrou qui a fait entre 6 et 7%, score honorable à l'époque. Ce dernier lui suggère de faire un gouvernement d'union nationale. A cela, Chirac répond qu'il fera le parti unique de la droite et du centre. A cette époque, le projet devait porter le nom d'Union en Mouvement.

Le second tour se solde effectivement par une victoire de Chirac à plus de 80%. Les législatives qui suivent voient l'Union pour une Majorité Présidentielle remporter une large majorité (365 sièges sur 577 à pourvoir). Ce groupe rassemble déjà des personnalités de la droite issues très majoritairement du RPR et des personnalités centristes, notamment issues de Démocratie Libérale mais aussi du Parti Radical dit « Valoisien », ancienne composante de la grande UDF qui lui aussi a quitté le parti centriste pour le grand rassemblement de la droite et du centre.


A ce moment, l'UDF a perdu deux de ces composantes et va encore perdre une bonne partie de ses cadres qui vont rejoindre l'UMP. Je ne sais pas s'il faut le regretter mais tous ne vont pas le faire. C'est à cette période qu'il eut été judicieux me semble-t-il pour Bayrou de dire clairement ce qu'il voulait. La gauche était un champ de ruine, le centre se mouvait et la droite muait, du moins en apparence. Il aurait pu alors dire sa différence et se poser comme une alternative crédible pour 2007. Mais force est de constater qu'il ne l'a pas fait.


Je demande s'il faut le regretter car à ce moment, si l'UMP avait attiré à elle l'intégralité des centristes, alors peut-être le rapport des forces aurait été plus équilibré et peut-être l'UMP aurait-elle été un véritable parti de la droite et du centre.


Mais pour en revenir à l'historique de cette merveilleuse aventure qu'est la collaboration gouvernementale compliquée entre le centre et la droite, l'UMP comptait dans ses rangs Christine Boutin (FRS ex-UDF), André Rossinot (PRV ex-UDF), Alain Madelain (DL ex-UDF), Claude Goasguen et Hervé de charrette (Convention démocrate ex-UDF) et biens d'autres comme Philipe Douste-Blazy (ex-UDF) mais nous n'allons pas tous les citer. A côter de ces centristes se tenaient l'ensemble des ex-RPR, bien entendu largement majoritaires.


L'UMP Chiraquienne


Certes, elle ne dura pas plus de temps qu'elle ne due. Et cela est selon moi regrettable. Mais il y eut tout de même une période où l'UMP était Chiraquienne, sous les présidences successives de Michèlle Alliot-Marie (Le Chêne, formation gaulliste) et Alain Juppé. En ce temps, les centristes furent respectés. On eut même l'immense honneur d'avoir un Premier Ministre. En effet, Jean-Pierre Raffarin était un ancien de l'UDF. D'abord co-fondateur du Parti Populaire pour la Démocratie Française (PPDF) puis membre de Démocratie Libérale avant d'intégrer l'UMP.


Pendant ce temps, l'UDF n'a plus que 29 députés. Les « fidèles bédoins » (vous remarquerez le gracieux surnom que cela nous avait valu d'être fidèle, on ressent déjà la consodération du chef pour ses troupes) sont toujours porteurs de l'étiquette giscardienne. Pour information même Giscard est alors plus proche de l'UMP. Les combats sont rudes, mais ils sont vaillamant menés. Bien entendu, ils ne mènent pas à grand chose. Ceux qui gouvernent sont à l'UMP. Les centristes qui ont le pouvoir, quoi qu'on en disent, sont à l'UMP.


Fut venu le temps du sarkozysme


En 2004, le temps était venu de faire de la place au grand Nicolas. Le nouveau chef du parti majoritaire avait bien compris la force en puissance que représetait un mouvement aussi vaste : il était simple de touver des contestataires prêts à légitimer une stratégie alternative. D'autant que les chiraquiens en fin de règne et occupés à gouverner se faisaient moins regardant. Le nouveau président du parti de la droite et du centre se fit donc premier opposant. La position est facile : il peut « agir » eet contester.


Mais à ce moment, il doit trouver le terraux pour élargir le cercle des sarkozystes. Au centre, les gens sont satisfaits de Jacques Chirac, ils ne tiennent pas à se faire encombrants. Et puis soyons francs, le sarkozysme est plutôt une doctrine qui a vocation à s'implanter par la droite conservatrice et libérale du parti. Justement, ça tombre drôlement bien, c'est là que les gens sont les plus mécontent du gouvernement en place jugé trop mou et trop peu volontariste. Le crénau est donc trouvé : plus de libéral, plus de sécurité, plus de droite ! Et comme il est toujours plus simple de critiquer, le succès est immédiat.


La vague interne se transforme en tsunami : l'UMP devient toute entière vouée à Sarkozy. Dans ce bain ultra-libéral et conservateur, bon nombre de centristes ne sont plus tout à fait à leur aise. Voilà le début d'un irrespect qui va aller croissant. Tout ce qui n'est pas sarkozyste n'est pas UMP, ou est très mal vu. Les chiraquiens ou chiraco-villepinistes sont alors montrés du doigt. Ils sont devenu les moutons noirs alors que les centristes sont simplement ignorés. Forcément, cela aura des conscéquences sur la suite des choses.


La suite des choses


Aujourd'hui, la situation est celle que l'on connait. Je me suis permis une ellipse temporelle concernant les présidentielles de 2007 car il me semble que je les ai suffisemment analysées, racontées... La suite des choses sont simple. L'UDF a fini par disparaître pour laisser place au Nouveau Centre comptant 23 députés et au MoDem comptant 3 députés (non-inscrits) et l'UMP est toujours majoritaire à l'Assemblée et majoritairement sarkozyste.


En effet, l'UMP, après avoir été le grand parti de la droite et du centre de 2002 à 2007 (voire 2004) redevient subitement un parti de droite traditionnel. La bataille interne entre sarkozystes et chiraco-villepinistes a eut une conscéquence insoupçonnée : les centristes ont disparu du débat. Ignorés pendant trois ans (de 2004 à 2007), les centristes de l'UMP ont finit par disparaître de la surface. Pourtant, ils sont toujours là. Et des voix commencent à s'élever contre ce qui apparaît comme une « RPRisation » de l'UMP.


En effet, l'UMP est notamment confrontée au mécontentement de formations et clubs de réflexion associés, qui lui reprochent de ne pas assez prendre en compte les différentes sensibilités du parti. La ministre du logement Christine Boutin, ex-UDF et présidente depuis 2002 du Forum des républicains sociaux (8.000 adhérents revendiqués), a saisi l'occasion d'un conseil national de son parti pour passer à l'attaque. L'UMP « est en train de redevenir un parti replié sur lui-même », a-t-elle lancé. « Si l'UMP reste l'expression unique de l'ancien RPR, elle fera 15-17% aux élections européennes et régionales », a-t-elle mis en garde.


Les parlementaires issus de l'UDF, qui ont rejoint l'UMP en 2002, ont eux aussi des revendications. C'est le cas de Claude Goasguen et Hervé de Charette, co-dirigeants du club de réflexion « Convention démocrate », qui veulent l'instauration de courants au sein de l'UMP. « Il faudrait que l'UMP se souvienne qu'elle n'est pas que le RPR », souhaite M. Goasguen. « Les colloques et les groupes de travail tout préparés n'inciteront pas les gens à venir adhérer », a-t-il déclaré à l'AFP. « Il faut que ce parti soit beaucoup plus vivant ».


Messieurs de Charette et Devedjian se sont récemment affrontés, par voie de presse interposée. Le premier a reproché au second sa « présidence brejnévienne » à la tête d'une UMP « RPRisée ». « Les militants UMP désertent nos permanences. Il y a un vrai malaise dans ce parti », a affirmé le député du Maine-et-Loire. « Je connais le prix des états d'âme de M. de Charette, il est de 600.000 euros! », a répliqué M. Devedjian, évoquant le montant de la subvention refusée par l'UMP à la « Convention Démocrate ».


De son côté, le Parti radical (10.000 adhérents revendiqués), présidé par le ministre d'Etat Jean-Louis Borloo et qui compte 24 députés et sénateurs, affirme avoir « une série de particularismes » qui lui évitent ce « problème existentiel », selon son président d'honneur, André Rossinot. « Je souhaite aussi qu'on joue toutes les sensibilités de l'UMP, parti de la droite républicaine et du centre, dans sa complexité », souligne-t-il cependant.


Le Nouveau Centre pour sa part réclame « des règles du jeux plus claires » et « le respect de chacun » alors que, comme je le disais dans mes précédents billets, la grogne monte au sein notamment du groupe Nouveau Centre. Les « affaires » se multiplient dans un contexte où les sensibilités du chacuns sont exacerbées.


Et maintenant ?


Je crois que nous sommes face à un vrai problème de communication au sein de la majorité. Ce problème est un problème globale. Il est présent, tant entre la majorité parlementaire et le gouvernement qu'entre les différentes sensibilités de la majorité. C'est une certitude que j'ai : si nous continuons en ce sens, l'UMP finira par redevenir un parti de droite traditionnel. Déjà au Nouveau Centre, nous voyons arriver d'anciens UMP... Et je suis sûr et certain que le Parti Radical a vu ses effectifs gonfler en terme de militants ces derniers mois.


A titre personnel, j'appel l'ensemble des centristes de l'UMP qui ne se reconnaissent plus dans un parti qui ressemble de plus en plus au RPR de rejoindre le Nouveau Centre. Le Nouveau Centre souhaite reconstruire la maison UDF telle qu'elle était en 1993. Avec les partisans de Boutin, les radicaux, les démocrates libéraux, les centistes attachés à la collaboration avec la droite. Nous ne voulons pas créer une UMP bis, nous ne voulons pas non plus d'un MoDem. Simplement nous pensons que le système du parti unique a montré ses limites. Nous pouvons tous ensemble être des partenaires exigeants et entendus. C'est une certitude que j'ai, c'est une conviction que je porte.

lundi 16 juin 2008

Mariage forcé entre MoDem et CAP21 ?

Certains ont parlé de mariage chaud, d'autres disent que les nouveaux époux « continuer à travailler chacun dans leur coin de façon autonome et individuelle ». Autrement dit, le mariage entre le MoDem et Cap21 est là, mais l'individualisme plane. Les deux personnalités sont-elles faites pour s'entendre ? Sont-ils de potentiels futurs divorcés ? Etudions la question avec plus de précision.

« Ça a chauffé »

De l'aveu même de Corinne Lepage, présidente de CAP 21, le ton est monté sur plusieurs questions, notamment celle de la double appartenance. Selon elle, environ 20% des adhérents voulaient garder la liberté de refuser l'adhésion automatique au MoDem (soit aux alentours de 550 adhérants). « On a voté trois fois sur la question de savoir si des adhérents de Cap 21 pouvaient y rester sans adhérer obligatoirement au MoDem. On a fini par dire non », a-t-elle expliqué.

Un MoDem dénonce

Jérôme Charré est un militant MoDem qui s'est rendu au congrès de CAP 21 car « curieux par nature » dit-il tout en avouant être conscient que « les cultures de ces mouvements ont encore du mal à se retrouver. »

« L'ambiance est nettement différente » relève-t-il en premier lieu. « L'applaudimètre est en panne ». C'est sur que cela doit changer du MoDem où les adhérants ne sont là que pour adouber le grand maître. « Les militants de Cap21 travaillent et cela aboutit à des textes de motions intéressants » ajoute-t-il. Remarquable constat donc : dans certains mouvements, on réfléchit... Mais que font-il au MoDem ?

Il poursuit en jugeant que « les textes soumis à débat [sont] assez ambigus et les débats très, voire trop, technique, sinon technocratiques » et qu'il faudra « vulgariser quelque peu ses travaux afin que les adhérents MoDem puisse s'en emparer, et par là-même les citoyens dans leur ensemble. » Voilà donc le fin mot de l'histoire, ce militant MoDem veut changer la nature du mouvement de Corinne Lepage. Selon lui, CAP 21 est sectaire et inaccessible à la population. Pas assez populaire donc ce mouvement.

De l'autre côté du CAP

«Je souhaite que Cap21 soit l'aiguillon du projet politique, car la chance du MoDem est d'être le parti du développement durable ». Ce qu'il est intéressant de constater est que du côté de CAP 21, la volonté est aussi, à la fois au changement de l'autre, mais aussi à la direction du couple. Est-il vraiment judicieux de se lier à une personne (aussi morale soit-elle) que l'on veut changer. C'est, me semble-t-il, une démarche vouée à l'échec.

Aussi Corinne Lepage affirme-t-elle vouloir faire du parti de son homologue François Bayrou le parti du développement durable. Cela est significatif de la résistance des vieux réflexes : l'ancienne think-thank du développement durable transformée en parti écologiste n'a toujours pas en tête la dimension « généraliste » que le MoDem a vocation à avoir selon ses deux têtes pensantes, Bayrou et de Sarnez.

Voilà donc deux mouvements ayant deux visions et deux approches très différentes de la politique qui se marient pour le meilleur et pour le pire. Comme à tous les jeunes mariés, nous allons leur souhaiter une longue vie commune et beaucoup de bonheur (d'autant que j'aprécie énormément madame Lepage) mais comme parfois dans les mariages, je ne peut m'empêcher de me demander combien de temps cela va durer et comment va se passer le divorce...

dimanche 15 juin 2008

L'UMP a-t-elle peur du Nouveau Centre ?

François Sauvadet a tiré la sonnette d'alarme. Voilà, nous y sommes. L'UMP a franchit un cap, celui du non-respect des accords passés. Et pourtant, ce n'était pas grand chose. Nous aurions toléré la simple entente cordiale. Peu de chose en somme. Mais il semble que cela était trop demander au groupe UMP. Mais pour qui se prennent-ils ? Explication.

Le sujet de deux de mes précédents articles était l'élection législative partielle qui s'est déroulée dans la 11ème circonscription du Rhône et qui s'est soldée par la victoire du candidat de la majorité représentée par le Nouveau Centre. Aussi, cela a fait (un peu) gonfler les effectifs du groupe centriste à l'Assemblée Nationale en portant à 23 le nombre de ses députés.

Cela paraissait tellement peu à l'échelle des 577 députés présents en totalité que les médias n'ont pas (ou très peu et très discrètement) relevé cet évènement. Aussi, en coulisse, des pressions ont été exercées sur Raymond Durand pour tenter de le faire adhérer au groupe de l'UMP. Qu'est-ce cela révèle-t-il ? Simplement que le parti présidentiel ne supporte, ni de perdre un député, ni de voir un partenaire prendre du poids.

Le parti voulu par le Président Chirac en 2002 a, à cette époque largement gagné les élections législatives avec 367 sièges. En 2007, on nous avait annoncé une véritable vague bleue, il n'en fut finalement rien puisque l'Union pour un Mouvement Populaire obtenu "seulement" 313 sièges. 54 de perdus donc. Mais l'exploit était là, avec un goût amère certes, mais il était là. Pour la première fois depuis 1981, une majorité était reconduite.

Seulement voilà, cela ne suffisait pas à notre bon Président super (im)puissant (politiquement bien entendu) ! Il lui fallait la vague, il lui fallait faire mieux que son prédécesseur. Celui qu'il avait tant décrié, comment assumer qu'il faisait moins bien en terme d'effectifs parlementaires ? Bref cela avait été vécu comme un véritable désaveu, une défaite personnelle.

La suite a qui plus est été mouvementée puisqu'en plus d'être moins conséquent, le groupe du parti présidentiel s'est montré moins docile. D'autre part, les collaborateurs du parti présidentiel ne devaient être que de petites plumes, des penseurs furtifs, des débaucheurs. Mais ce que n'avait pas prévu le formidable Président, c'est que ceux qui, en 2002 n'avaient pas souhaité quitter l'UDF pour rejoindre les rangs du parti unique de la droite et du centre n'étaient toujours pas prêt, en 2007 à se fondre dans la masse. Et ce qui avait encore moin été envisagé, c'est que certains de ces « nouveaux collaborateurs » réussiraient à créer, non pas un club de réflexion politique bien sage ou un parti tutélaire mais un vrai parti, avec des élus et des militants. Alors essayez d'imaginer que par dessu tout cela, l'UMP perde un parlementaire en cour de route... Pour que ce partenaire encombrant en gagne un ! Insuportable vision !

L'UMP a alors immédiatement réagit. Pour cela, elle n'a pas hésité à peser de tout son poids pour faire pression sur le député fraichement élu dans le but qu'il rejoigne son groupe plutôt que celui du Nouveau Centre (dont il est un responsable local...). Ce qui me rassure dans cette affaire, c'est que Raymond Durand a préféré deumerer fidel à ses engagements et à ses convictions, il est le 23ème député du groupe Nouveau Centre à l'Assemblée Nationale.

Mais l'UMP ne s'est pas arreté là. C'est dire comme elle ne souhaite pas voir son partenaire centriste prendre de l'ampleur. Récement, on a appris que Jean Sarkozy, le fils cadet du Président de la République allait se présenter à la présidence du groupe UMP-Nouveau Centre des Hauts-de-Seine. Pour information, le président de l'assemblée départementale Patrick Devedjian soutient le centriste Hervé Marseille à qui le poste semblait promis. Le maire Nouveau Centre de Meudon se voit donc largement concurencé alors même que monsieur Devedjian avait à plusieurs reprises laissé entendre qu'il souhaitait voire Hervé Marseille succéder à Jacques Guillet qui a laissé le poste vacant pour cause... de cumul des mandats !

Je finirai donc sur cette note d'humour en ajoutant tout de même plusieurs choses : je trouve assez ambigu le rôle joué par Jean Sarkozy au sein de l'UMP des Hauts-de-Seine et son comportement me paraît être celui d'un traitre prêt à tout. Entré de façon fracassante en politique en lâchant Martinon (l'ami de l'ex à son père) lors des municipales Neuéillennes, il poursuit sa lutte d'influence sous le regard bienveillant de madâme Balkany(photo ci-contre à gauche). Ensuite, je me demande si finalement, cet acharnement contre la montée progressive (et toute relative) du Nouveau Centre n'est pas plus de la PEUR qu'autre chose.

samedi 14 juin 2008

La France n'est plus indivisible

Non, ne vous inquiétez pas, je ne suis pas devenu un régionaliste lorrain inconscient poseur de bombe ! Simplement, je conteste le projet de loi portant réforme et modernisation de la Constitution. Ou du moin les amendemants qui y ont été apportés. Je relèverai notament deux amendemants et sous amendemants. Respectivement, je parlerai de l'amandement n°605 et du sous amendement n°606 qui lui est rattaché. Ils traitent de la nécéssité de faire inscrire dans la Constitution l'appartenance des langues régionales au patrimoine national.


Les amendements dans le texte

AMENDEMENT N° 605 Rect.
présenté par
M. Warsmann, rapporteur
au nom de la commission des lois
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ARTICLE ADDITIONNEL
AVANT L'ARTICLE PREMIER, insérer l'article suivant :
L’article 1er de la Constitution est complété par une phrase ainsi rédigée :
« Les langues régionales appartiennent à son patrimoine. ».
EXPOSÉ SOMMAIRE
Cet amendement propose de tenir compte du souhait d’inscrire dans la Constitution l’existence de langues régionales, qui a été exprimé par un grand nombre de parlementaires, notamment à l’occasion du récent débat qui a eu lieu à l’Assemblée nationale sur les langues régionales (séance publique du mercredi 7 mai 2008).
Il est proposé d’insérer la mention des langues régionales dans l’article 1er de la Constitution, qui a été complété par la révision Constitutionnelle du 28 mars 2003 afin de préciser que « son organisation est décentralisée ».

SOUS-AMENDEMENT N° 606
présenté par
M. Bayrou
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à l'amendement n° 605 de la commission des lois
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AVANT L'ARTICLE PREMIER
Après le mot :
« patrimoine »
rédiger ainsi la fin de l’alinéa 2 de cet amendement :
« de la Nation. La République les protège. ».
EXPOSÉ SOMMAIRE
Ce sous-amendement se justifie par son texte même.

La critique sommaire

Dans un premier temps, je souhaiterais exprimer mon désaccord quant au fait de faire inscrire en tête de notre Constitution l'appartenance des langues régionale à notre patrimoine national. Je crois d'abord qu'il est inutile de surcharger un texte censé définir le fonctionnement de nos institutions et les principes fondamentaux de notre droit positif français. Ensuite j'ai peur -et je suis tout à fait sérieux lorsque j'envisage cette facette du problème- que mettre ainsi en exergue cet élément distinctif de chaque région de France dans notre « texte fondateur » face passer au second plan le fameux « La République Française est [...] indivisible ».

En premier lieu donc, le fait que l'inscription de ce principe soit discutable. Les dépositaires de cette modification du texte -dont en outre monsieur Bayrou- n'ont certainement pas acqui que la priorité d'une Constitution ne réside pas dans la protection, certes tout à fait nécéssaire, des éléments du patrimoine linguistique de la France. En effet, sa fonction est avant tout de définir un mode de fonctionnement efficient pour nos institutions. Ensuite, le texte fondamental dont doit se munir chaque état et qui est la Constitution doit énoncer les principes fondamentaux du droit positif d'un pays. Ces deux fonctions représentent déjà un travail considérable pour les Constitutionnalistes et offre à ce texte un rôle prédominant. Il n'est pas nécéssaire me semble-t-il de l'alourdir de « choses dont le nécéssité n'apparait pas comme expresse et qui ne sauraient justifier de façon inébranlable leur présence ».

La France a cette fâcheuse tendance de légiférer pour légiférer. Un peu comme si le Parlement, à défaut d'avoir un réel pouvoir, se mettait à produire une somme considérable d'amendements pour (se) prouver qu'il existe. Et comme le dit Guy Carcassonne « il n'y a rien de plus terrifiant que le cri déchirant la nuit d'un ministre qui n'a pas eut sa loi [une loi à son nom ndlr] ! ».

Voilà donc ce que je ne souhaite pas, que la Constitution se voit flanquée d'une somme d'affirmations qui ne seraient finalement là que pour flatter tel ou tel lobbying régional, économique, corporatiste ou que sais-je encore. Si je ne le veux pas c'est simplement parce que je considère que la Constitution, dans sa rédaction n'est pas là pour plaire aux technocrates, n'est pas là pour se farder d'un intellectualisme inutile. Bien sûr que les mots ont leur importance et qu'il ne faudrait pas sous estimer leur rôle, primordial en de pareilles circonstances. Seulement, utilisons les bons mots au bon endroit, mais n'utilisons que les mots nécéssaires et n'allons pas plus loin. L'enjeux est que chacun puisse lire le texte fondamental. Car nul, souvenez-vous, n'est censé ignorer la loi. Et au delà de ça, rappellez-vous de l'une des significations du NON des français au référendum de 2005 sur le traité établissant justement une Constitution pour l'Europe. Ils l'avaient trouvé « illisible ». Une fois encore, le mot a toute son importance : ils se sont trouvé face à un texte qui, de par sa précision et par sa rédaction leur était inaccessible...

Voilà donc qui nous pousserait plutôt à s'en tenir au strict nécéssaire, ce qui finalement est déjà un immense défi.

Poursuivons sur la nature textuelle du problème. Inscrire dans l'article premier de la Constitution de la Vè République que « Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la Nation. La République les protège. » pose plusieurs problèmes.

D'abord c'est s'aventurer sur le terrain dangereux des caractéristiques et au delà des particularismes régionaux. Or on sait combien les vélléïtés d'indépendances peuvent être fortes en France, notamment de la part des régions périphériques qui justement sont les premières visées par de telles dispositions. Je crois qu'avancer un peu plus dans la reconnaissance de « caractéristiques propres à chacunes d'entre elles » pourrait nous contraindre à terme à affronter le développement du conrant de pensée autonomiste qui aurait de plus en plus d'argument. Ne leur donnons pas plus de légitimité qu'ils n'en ont déjà !

Ensuite, il y a une phrase dans la Constitution qui affirme que la République française est indivisible. C'est justement un point fondamental que la Constitution se doit de préciser. C'est ce genre de choses qui doivent être inscrites dans la Constitution parce qu'elles sont d'une envergure particulière. Pour en revenir au débat (presque sémantique, j'en convient) il me semble que le caractère indivisible de la Nation française soit incompatible avec l'inscription dans son texte fondamental de particularismes géographiques diverses. Ils sont certainements très importants à préserver culturellement et je ne remet pas en cause leur existence ou leur valeur. Simplement j'exprime ma conviction selon laquelle leur inscription dans la Constitution n'est pas une chose qui soit utile ou souhaitable.

On précise déjà depuis 2003 que l'organisation de la République française est décentralisée, pourquoi rajouter que certaines régions de France ont une partilarité linguistique ? Et, dans cette optique, pourquoi ne pas inscrire que « Les paysage des régions de France, dans leur pluralité et leur diversité appartiennent au patrimoine de la Nation. La République les protèges. » ? Et puis les caractéristiques architecturales ne devraient-elles pas apparaître aussi dans la Constitution de telle sorte que l'on soit bien sûr de les préserver de toute atteinte malveillante ?

Les langues réginales sont sans aucun doute une richesse culturelle immense. Simplement, je ne crois pas qu'il soit du ressort de la Constitution de défendre cette richesse, comme il n'appartient pas à la constitution de défendre les joyaux d'architecture qui se trouvent dans notre beau pays ou toutes les espèces animales qui sont tragiquement en voie de disparition. Il y a les bâtiments de France, la SPA, WWF... On pourrait aisément imaginer un organisme chergé d'organiser la défense et la promotion des langues régionales. Il faut faire la part des choses et laisser la Constitution jouer pleinement son rôle, et seulement son premier rôle.

vendredi 13 juin 2008

Le chétien démocrate que je suis !


Après que la question ait été posée sur facebook, je vais tenter de vous dire pourquoi je suis Chrétien Démocrate et ce que cela signifie pour moi. C'est en effet une vaste question ! J'y avais déjà répondu dans un vaste précédent article que je ne vais pas reprendre ici.

Pour moi, être démocrate chrétien aujourd'hui c'est avant tout faire rimer humaniste avec réalisme. Autrement dit, cela correspond au courant de pensée populairement appelé social libéral. Que cela veut-il dire ?

Simplement que nous sommes libéraux par réalisme, parce que nous ne concevons pas de sortir du système capitaliste mondial. Mais cela veut aussi dire que nous sommes sociaux par préoccupation de l'être humain (autrement dit par humanisme) car nous sommes en effet tout à fait conscient que le marché est imparfait.

Nous sommes sociaux parce que nous croyons que l'être humain doit être au coeur des objectifs des politiques menées. Ainsi, en pensant aux générations futures, l'idée de creuser encore la dette est insupportable. Mais le fait de faire des économie sur la santé, les retraites sans pour autant faire d'efforts quant au fonctionnement de l'état l'est tout autant.

Les réformes sont nécessaires et l'heure est grave. Mais il ne faut pas jouer de la situation pour mener une politique humainement insoutenable. Cependant, il faut réformer, d'où la notion de libéralisme.

Aussi, le Chrétien Démocrate est relativement libéral sur le plan de la société. Ici, le mot libéral n'a aucune signification économique mais est prit en son sens moral. Cela veut simplement dire que sans tomber dans le mouvement pour le mouvement, le chrétien-démocrate a cette ouverture d'esprit qui le protège des conservatismes. Autrement dit, la démocratie chrétienne est ouverte aux progrès et aux évolutions sociétales du moment qu'elles respectent la dignité humaine. J'ai personnellement une conception assez large est libérale de la notion de respecte de la dignité humaine.

Sans m'étendre plus, voilà ce qui pour moi, fait un chrétien démocrate. Un libéral réaliste avec de fortes préoccupations sociales et humanistes. Un homme ouvert sur l'avenir et en phase avec le présent. C'est ce que je suis me semble-t-il. Du moins je l'espère !

Et si ce non voulait dire oui ?


L'Irlande vient de rejeter le Traité de Lisbonne par référendum. Ce « non » intervient alors que 18 pays ont ratifiés ce traité voulu par Nicolas Sarkozy et soutenu par Angela Merkel. On pourrait croire à un simple non à L'Europe, à une volonté de stopper la construction de ce rêve qu'est l'Union Européenne. Mais comme vous le savez, j'aime lire entre les lignes de l'actualité. Aussi je veux y voir au contraire une volonté d'un supplément d'europe ! Comme une manière d'exprimer le refus de cette constitution réduite...


« Pour les européens c’est un moment de tristesse, et pour moi, suite à l’élan européen né du Traité de Lisbonne une grande déception. » affirme Hervé Morin qui ajoute que « le "non" Irlandais ne saurait nous amener à une dégradation de notre ambition européenne, mais nous invite au contraire à continuer [...] Il est une exigence à plus d’Europe et une invitation à construire l’Europe que veulent les citoyens européens. » Cet optimisme je le partage volontiers !


François Sauvadet, président du groupe Nouveau Centre à l'Assemblée Nationale estime pour sa part que « c’est un coup dur pour la construction européenne, mais il faut continuer ».


Monsieur Morin rappel par ailleurs que « nous, centristes, sommes les héritiers de la tradition européenne, libérale et démocrate chrétienne » insistant ainsi sur le fait que le Nouveau Centre soit l'héritier direct de l'UDF, parti historiquement pro-européen.


Et si nous sommes si préoccupé par la question européenne c'est parce que nous sommes tout à fait conscient que malgré les constitutions et les institutions nationales en place, nous perdons de jours en jours non seulement du poids à l'échelle mondiale mais aussi, et c'est plus grave, notre marge de manœuvre relative à l'action politique à visée interne. Autrement dit, la conjoncture européenne comme les conjonctures nationales sont par essence tributaires de la conjoncture mondiale. Aussi, si nous voulons un tant soit peu pouvoir agir pour interférer dans cette logique, nous devons disposer d'outils solides. Ces outils ne sauraient exister à l'échelle nationale, nous devons donc les inventer à l'échelle européenne.


Le président du Nouveau Centre affirme à cet effet que « plus que jamais, alors que se constituent de très grandes puissances, Etats-Unis, Chine, Inde ou Brésil, nous affirmons que les nations européennes ne pourront rien sans l’Union. [...] Plus que jamais, notre Union doit relancer l’esprit de conquête sans lequel nous n’aurions plus de destin. » Voilà donc ce qu'il nous faut : retrouver l'esprit de conquête. Celui qui nous a fait imaginer l'impossible il y a 50 ans, à savoir que des nations alors récemment belligérantes allaient bâtir un avenir commun et pacifique. Nous l'avons fait, lançons-nous alors de nouveaux défis européens !


Tout en « enregistrant le choix d'une majorité d'irlandais, » Hervé Morin appel l'ensemble des partenaires européens à « respecter celui des 18 pays ayant déjà ratifié le Traité de Lisbonne. » Je pense pour ma part qu'il serait en effet sage de ne pas détruire le travail réalisé jusque là, à la fois pour ne pas revenir au stade de 2005 (à la suite des non français et néerlandais) mais aussi pour ne pas faire preuve de mépris pour les peuples des nations ayant fait le choix d'adopter le « mini-traité ».


Pour finir, tout comme monsieur Sauvadet, je m’interroge sur la responsabilité de la gauche française lors du rejet de la révision constitutionnelle du 29 mai 2005. Le Non de la France a été un très mauvais signal pour les peuples européens. Ce rejet a un instauré un climat de doute et d’hostilité. C’est ce climat qui handicape encore aujourd’hui la poursuite de la construction européenne. Espérons que la présidence Française de l'Union Européenne saura rétablir le dialogue et redéfinir de façon claire les objectifs de notre beau projet.


Voilà donc ce que j'en pense. Pour vaincre le pessimisme, montrons-nous les plus optimistes possible ! Montrons leur que nous avons cette rage d'Europe qui nous anime ! Pour l'heure, Paris et Berlin ont d'ores et déjà appelé à la poursuite du processus face à tous ceux qui affirment que le traité est mort.

samedi 7 juin 2008

Et un député de plus !


Voilà, les électeurs de la 11ème circonscription du Rhône ont parlé. Enfin, si l'on peut s'exprimer en ces termes... Car seulement 29% de la population s'est rendu aux urnes à l'occasion du scrutin législatif partiel qui faisait suite à l'invalidation de l'élection de Georges Fenech. Visiblement las de s'exprimer sans cesse, les électeurs pour une bonne partie, ont finit par se taire.

Mais au delà de ça, Ce sont les résultats qui comptent. Et ceux-ci sont favorables au Nouveau Centre ! Car Raymond Durand dont je vous avais parlé dans le précédent article a remporté ce scrutin avec 51,36% devant le socialiste Jean-François Gagneur (48,64% des suffrages exprimés).

La situation n'est pas aussi positive qu'au premier tour car le candidat du Nouveau Centre avait quasiment fait le plein de ses voix alors que celui du parti socialiste a pleinement profité du report des voix communistes. En effet, le bon score de la gauche communiste au premier tour a été bénéfique à la gauche socialiste.

Cela porte à 23 le nombre de députés Nouveau Centre à l'Assemblée Nationale. Cette victoire est une victoire pour le Nouveau Centre certes, mais elle a plusieurs significations. D'abord je veux y voir une victoire pour le centre qui voit sa parole peser un peu plus. Ensuite, il est clair que la population a voté en faveur des réformes, aussi douloureuses soient-elles ; en faveur aussi de la confirmation du scrutin législatif de 2007 tel qu'il s'était déroulé dans leur circonscription.

Enfin, cette élection est le résultat tangible du partenariat entre le Nouveau Centre et l'Union pour un Mouvement Populaire au sein de la majorité.