mardi 7 octobre 2008

Crise : le fin d'un ou du monde ?


Alors que l'adoption du Plan Paulson n'a produit aucun effet sur la confiance des investisseurs et que les places mondiales de références plongent (je ne reviendrais pas sur les chiffres, consultez le figaro.fr, le monde.fr ou autre, vous les trouverez aisément). La question que je me pose n'est pas comment en est-on arrivé là (on me l'explique à la fac, dans les journaux, à la télé) mais où va-t-on ? Cette question a pour intérêt d'être souvent posée sans jamais être vraiment étudiée. Ou du moins, personne ne peut vraiment y répondre. Je vais quand même tenter une approche, forcément personnelle, de cet exercice périlleux s'il en est.

Le CAC 40 comme beaucoup d'autres places plongent aux tréfonds des records de bassesse. Cela est l'effet de la crise des subprimes et de sa répercutions au travers des marchés financiers. Nous n'allons pas y revenir. Les mécanismes de la crise ne sont pas l'objet de ce billet. En revanche, il est clairement plus intéressant de savoir où nous allons. Cette crise va-t-elle se répercuter à l'économie dite "réelle" ou autrement dit, va-t-elle avoir des conséquences concrètes dans notre vie de tous les jours ? Comment cela devra se traduire le cas échéant ? Doit-on avoir peur pour nos économies, pour nos placements ? Doit-on craindre une baisse de notre pouvoir d'achat ? Autant de question qui caractérises les préoccupations des ménages français.

Alors pourquoi partir du point de vue des ménages ? D'abord parce que dans ces débats technocratiques, ce sont des agents économiques (car les ménages sont des agents économiques) délaissés. Or, je crois qu'il faut rappeler que la consommation des ménages est la principale source de croissance. Alors certes, la croissance est aussi par essence tributaire des cours boursiers mondiaux mais pas seulement.

Intéressons nous dès lors aux ménages, cœur du système, centre de mes préoccupations humanistes. Première question, le crise a-t-elle des chances de s'étendre à ce que l'on appel l'économie réelle ? Ma réponse va être très claire ! Selon moi, ceux qui nient cette évidence sont des menteurs ! Et ceux qui vous disent que ça ne va pas durer le sont autant. Si vous me lisez attentivement et régulièrement, vous avez dû comprendre que je fais parti des pessimistes. Aussi j'aurai tendance à vous dire que le pire est à venir. Pourquoi ? Parce que justement, les déboires du marchés ne sont pas instantanément répercutés sur cette économie réelle. Or comme la crise n'est pas terminée, alors il nous faut encore nous attendre un des difficultés économiques. La BCE semble vouloir à tout prix maitriser l'inflation, mais cela suffira-t-il ? Car au delà de l'inflation, il y a le manque de pouvoir d'achat... Et visiblement, la politique de relance n'est pas à l'ordre du jours. Alors que faire ? Visiblement, nos dirigeant sont coincés. Nous allons donc devoir nous serrer la ceinture.

Ne dites pas "ils s'en foutent plein les poches, ils pourraient nous en donner un peu !" Là n'est pas la question. C'est beaucoup plus complexe. Il n'est pas question de ne pas endetter l'Etat mais plutôt d'éviter les effets pervers d'une politique de relance qui pourrait nous achever. [En aparté, notons que je continue tout de même à condamner avec vigueur le train de vie plus qu'onéreux de l'Etat]. Et puis, au risque d'en choquer plus d'un, les investisseurs sont riches... On ne demande pas aux pauvre de réinjecter des fonds sur les marchés. Or c'est bien parce qu'il y a une crise de confiance et que les investisseurs (investissements financiers, bancaires ou non ; ménages à forte capacité de financement...) sont frileux que nous sommes bloqués. C'est ainsi que les banques centrales réinjectent des fonds pour parer aux carences. Si nous venions à priver les investisseurs d'une partie de leur capital, nous risquerions de les crisper d'avantage et de bloquer encore un peu plus la situation.

Voilà donc comment je justifie mon pessimisme quant aux effets de la crise sur l'économie réelle : je ne vois absolument pas comment on peut éviter ses effets néfastes. Deuxième question, qui découle de la première : comment cette contagion à l'économie réelle de la crise va-t-elle se traduire dans notre vie de tous les jours ? La réponse est très simple ! Nous auront encore des difficultés. Le chômage risque fort de continuer sa hausse sur sa lancée du mois d'Août, le pouvoir d'achat a plus de chance de décroitre encore que de s'améliorer... Bref, nous allons devoir, comme je l'écrivais plus haut, nous serrer la ceinture.

Doit-on craindre pour nos économies enfin ? Il me semble que non. Je ne crois pas que nous en sommes au point de non retour... Il me semble même que nous ne l'atteindrons pas (ouf, un peu d'optimisme !). Car avant cela, il y aura forcément un évènement qui stoppera nette la chute... Comme la guerre ! (Eh non ! Finalement, je reste pessimiste); En effet, on relève déjà de la part des différents états du monde la volonté de "règler seuls leurs problèmes." Car si le G4 se réunit et invite même la Russie, l'Islande par exemple, souhaite demeurer seul gestionnaire de ses affaires. Cependant, on peut relever que la mondialisation, au stade avancé où nous parvenu, nous protège de cette hypothèse à court voire moyen terme en ce sens qu'elle limite clairement les possibilités de replis communautaire. Les interdépendances et les institution communes (pour l'Union Européenne) risquent fort de nous sauver la mise quant aux conscéquences politiques de cette crise.

Alors es-ce la fin d'un ou du monde ? Ni l'un, ni l'autre... La terre continuera de tourner et l'espèce humaine de vivre même si toutes les places boursières disparaissent (bien difficilement et différament j'en conviens) et ensuite, je crois que nous ne sommes pas arrivés au bout du Capitalisme. Et comme le dis l'adage célèbre "ce qui ne nous tue pas nous renforce", je crois que le système économique dans lequel nous évoluons sortira renforcé de la crise... En effet, cela servira très certainement de leçon à l'ensemble des dirigeants qui souhaitent déjà unanimement règlementer les marchés financiers. Après un passage de l'économie d'endettement à une économie de marché marqué par une très forte dérèglementation, nous nous dirigeons vers une règlementation de l'économie de marché (et non pas une re-règlementation, l'économie de marché qui s'est développée dans les années 1980 ne l'ayant jamais été).

Voilà mon analyse de la crise... Voilà ce que je pense de l'avenir. Réagissez !

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