mardi 10 avril 2007

L'importance des campagnes éléctorales n'est pas proportionnelle à leurs enjeux !

Excusez de me poser comme un détracteur de la campagne présidentielle mais il me semble que celle-ci prend des proportions démesurées. Peut-être l'avez-vous remarqué, peut-être en avez-vous vous aussi assez. Alors au risque de me faire passer pour un "anti-système systématique" aux yeux de mes opposants (notament de droite, il faut dire qu'ils m'en veulent sûrement de les avoir laissé au profit du centre), je vous soutiens dans cette article. Mais si je pense que la présidentielle doit prendre moins de place, je me défend de vouloir imposer à la politique ou bien même aux éléctions en général une place secondaire dans les médias. Non, en fait je prône une meilleur représentation de celle-ci, une représentation plus juste. Ainsi, je pense que l'ampleur que l'on pourrait donner aux scrutins pourrait se faire en fonction de leurs enjeux et du pouvoir décisionnel des éluts concernés. Je m'explique...
Aujourd'hui, il est impossible de passer à côté de la campagne présidentielle. En revanche, seuls les initiés trouveront des informations quant aux éléctions législatives du 10 et 17 juin (2007 !) qui renouvelleront les 577 représentants siégeant à l'assemblée nationale et mettant en place la 8ème législature de la 5ème république. Or c'est ce scrutin qui désignera directement les membres constituant du législatif et indirectement les membres de l'exécutif, autrement dit, ceux qui dirigerons vraiment le pays. En effet, ces deux pouvoirs combinés sont à l'origine de 20% des lois qui nous gouvernent au quotidien. Ainsi, je pense que nous avons le droit voire le devoir de nous exprimer sur ce sujet. Mais aujourd'hui, toutes les forces de communications sont concentrées sur le pouvoir présidentiel et son futur jouïsseur (-c'est moche!-). Certe, la 5ème de DeGaulle donne au président un pouvoir d'action (trop?) important, mais celui-ci est aujourd'hui largement et ouvertement contesté : remise en cause de l'article constitutionel 49-3 (ordonnances permettant de faire passer une loi sans la voter), de l'immunité présidentielle, et même de nos institutions dans leur ensemble. Alors pourquoi s'acharner d'avantage ? Les législatives représentent un enjeux autrement plus important et ne bénéficieront vraissemblablement que de cinq semaines de campagne ! De plus, il me parait important de souligner que le président de la République Française est déstiné à s'occuper davantage des affaires étrangères que des affaires nationales qui sont pour leur part majoritairement traitées par le gouvernement et les députés ; or il ressort de cette campagne, si ce n'est un débat d'idées, un brouhaha de propositions -financées à quel prix d'ailleurs?- concernant la direction que prendra la politique interieur ainsi qu'une ommission totale des politiques mondiales. Aussi, je suis sûre de ne rien vous apprendre lorsque je vous dit que la croissance française est par essence tributaire de la croissance mondiale ou bien encore que les organisations européennes sont à la base même de 80% de nos lois (entre autre au travers des fameuses ordonnances de la commission européenne). De là semble naître un paradoxe fondammentale : la population ne s'intéresse pas à l'Europe et rechigne a admettre la perte de sa souveraineté en accusant tant qu'elle le peut une mondialisation bâclée, une concurrence asiatique déloyale etc...
Vous aurez certainement remarqué que j'ai avancé un chiffre surprenant quant au pouvoir de l'Union Européenne sur les législations nationales. Je le répète, 80% de nos lois sont issues du cercle européen de commandement. C'est-à-dire qu'une organisation supranationale nous dirige. Cela n'est pas un mal au contraire, sur le plan mondial, un Etat seul ne peut s'imposer. Aussi, au lieu de fustiger sans cesse "l'Europe Libérale", ne serait-il pas plus justifié que de s'y engager ? Cela ne demande pas plus d'effort que d'aller aux urnes pour élir et désigner nos députés européens. Nous sommes aujourd'hui, et souhaitons-le pour longtemps, sous le giron de l'Europe qui nous protège et nous dirige. Il ne faut pas s'en pleindre, il faut encourager se mouvement qui tend à élargir la notoriété et la légitimité du vieux continent dans un monde à la hiérarchie bouleversée. Si je martèle ce message c'est que le constat de la réalité est tout autre : l'abstention est de plus en plus forte au fur et à mesure que l'on avance vers le "vrai pouvoir". Sortir de l'Europe est un fantasme, penser qu'un président seul va tout changer aussi, et enfin croire qu'il est possible que de règler les problèmes nationaux sans se soucier du reste du monde est une bêtise pure avoisinant la folie. Alors pour faire bouger les choses, aux urnes citoyens, pensez au législatives et aux européennes !

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