lundi 4 juin 2007

De l'Ouverture au Populisme !


Grand prédicateur du rassemblement et de l'ouverture, monsieur Bayrou a peut-être été un poil trop loin lors de l'investiture dans le 93 du judoka Djamel Bouras. En effet, dans la recherche parfois besogneuse de candidats, monsieur Bayrou a cru trouver l'homme providentiel en la personne de Djamel Bouras qui, pense-t-il, est susceptible de faire un bon score dans une circonscription où la population de confession musulmane est largement représentée et où les jeunes sont demandeur d'une image de référence à qui ils peuvent s'identifier. La démarche parraît - et a sûrement été - très honorable mais la polémique est rapidement arrivée par le biais du journal gratuit quotidien "20 Minutes".

A la deuxième circonscription de Seine-Saint-Denis, le député communiste sortant Patrick Braouezec devra s'affranchir d'un candidat "people" investit par le nouveau MoDem de François Bayrou. "People" car il n'est autre que l'ancien judoka Djamel Bouras connu notamment pour ses positions sujettes à polémique quant à la question judéo-musulmane.

Ainsi, on peut relever le "palmarès" suivant du sportif :
Lors de l'émission « Tout le monde en parle », animée par Thierry Ardisson, du 28 octobre 2000, il a tenu des propos pro Palestiniens et s’est interrogé sur les nationalités des invités du plateau, Michel Boujenah et Enrico Macias : « sont-ils Israéliens, Tunisiens, Algériens… ? », et mis en cause la sincérité d'Enrico Macias, alors ambassadeur de l'UNESCO.
En janvier 2004, il participe à une manifestation contre la Loi française sur les signes religieux dans les écoles publiques organisée par le Parti des musulmans de France (PMF) de Mohamed Latrèche. A l’époque, le recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, ou le mufti de Marseille, Soheib Bencheikh, appellent les musulmans à ne pas y participer. L’UOIF, issue du mouvement islamiste des Frères musulmans, n'y participe pas non plus.
Le 7 décembre 2004, il participe, en compagnie de Dieudonné, Rachid Benaïssa, Nouari Khiari, à une manifestation de soutien à "Al-Manar" devant le CSA à Paris, la chaîne du Hezbollah, menacée d’interdiction après des plaintes du Crif notamment sur la diffusion du Protocoles des Sages de Sion en feuilleton.
Il a également publiquement soutenu Dieudonné, notamment en montant sur la scène du Zénith de Paris en janvier 2005 avec Djamel Debbouze et l'acteur Daniel Prévost durant le spectacle intitulé (très) ironiquement "Mes excuses" « Je tiens à remercier Dieudo, cet homme libre. J'espère que vous allez continuer à le soutenir. Il y a certaines puissances qui nous font beaucoup de mal ». Depuis il a coupé les ponts avec Dieudonné estimant s'être fait tromper par celui qu'il considérait seulement comme un avocat de la liberté d'expression et qui dorénavant professe des positions indéfendables.
Le 11 février 2006, lors d'un débat sur l'affaire des Caricatures de Mahomet du journal Jyllands-Posten, dans l'émission de Thierry Ardisson "Tout le monde en parle", il déclare à l'historien Max Gallo: "Il y a des églises qui ne servent à rien. Nous on prend même les églises, on a le droit de prier dans les églises", et préconise une loi contre l'islamophobie en rétablissant le délit de blasphème (ou plutôt d'insultes à une liberté de croyance). Considérant que l'amalgame entre l'islam et le terrorisme est un obstacle à la concorde entre les religions (pourtant tellement nécessaire à l'heure actuelle).

Rapellant cette facette du passé de Djamel Bouras, le vice-présidant de l'association "SOS racisme" Patrick Klugman s'est dit "trés choqué" tout en poursuivant "On ne présente pas à l'assemblé nationale des gens structurés par le ressentiment, Djamel Bouras est un compagnon des forces radicales". S'en prenant directement à Bayrou par la suite il affirme "[il] a beau jeu de critiquer les communautarismes, il présente de nombreuses candidatures ethniques en banlieues" posant ainsi la question des méthodes employées par le candidat malheureux aux éléctions présidentielles pour imposer son nouveau parti.

Intérrogés sur la question, les cadres du MoDem ont des réponses divergeantes. Ainsi, Jean-Christophe Lagarde qui se présente comme un ami du sportif affirme ne pas avoir eut connaissance du passé de celui-ci alors que la présidente du mouvement écologique Cap 21 Corinne Lepage dit ne pas aprouver cette investiture et regretter de ne pas avoir été consulté.

Mais dans tous les cas, s'il y a eut une quelconque erreure stratégique relevant d'une négligence dût à la précipitation de la part du (des) dirigeant(s) du MoDem, il est important de ne pas réduire Djamel Bouras à ses positions certe contestables mais de se souvenir de ces exploits de judoka réalisés sous les couleurs de la France notamment à Atlanta en 1996. De plus, je tiens à affirmer haut et fort mon respect pour toutes les communautées religieuses quelles qu'elles soient - exeption faite bien entendue, car la distinction est importante, de toutes les communautées radicales, intolérantes et intégristes malheureusement présentes dans toutes les confessions -. Enfin, je me permet de penser que peut-être les propos de Djamel Bouras ont parfois été mal interprétés et j'attend dans les prochains jours une explication claire et sans sous-entedus quant à ceux-ci.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

I consider, that you are mistaken. I suggest it to discuss.