dimanche 28 octobre 2007

La honte du financement publique (soutenue par le P.S. et le Mo.Dem.)


Mercredi 24 octobre 2007, François Sauvadet, ainsi que le groupe Nouveau Centre dont il est le président, ont déposé une proposition de loi intitulée « pluralisme et indépendance des partis politiques » sensée lui ouvrir les portes du financement publique dont il ne pourrait bénéficier dans le cadre de la législation en vigueure en vue des scores insuffisants obtenus aux législatives de juin dernier.

Le financement public des partis politiques est destiné à assurer le pluralisme et l’indépendance des différentes formations politiques du pays. Ce cadre juridique défini par la loi du 11 mars 1988 a fait l’objet de perfectionnements progressifs, au travers de révisions législatives régulières. La dernière révision, en 2003, a retenu comme critère pour garantir la représentativité des formations ayant accès au financement public un dispositif qui s’avère, à tout le moins, incomplet : en réservant aux seules formations politiques ayant atteint 1% des suffrages exprimés dans 50 circonscriptions la première fraction des aides publiques, cette disposition permet le financement de « très petites formations politiques» n’ayant obtenu aucun élu.

Ainsi, il est possible d'observer l'existence de situations abérentes au parlement comme par exemple l'optention par le Mo.Dem de l'aide publique en ayant que trois députés, ou par le F.N qui n'y ait même pas représenté (cette situation est certe injuste mais telle n'est pas la question du jour) ; alors que dans le même temps, une fortmation comme le Nouveau Centre bénéficiant d'un groupe parlementaire et disposant de nombreux élus locaux n'en bénéficie pas. Ici, on remarque clairement que la situation n'est pour le moins pas démocratique puisqu'il vaut mieux jouer le jeu des candidatures bidons et des parlementaires godillots plutôt que de présenter peu de candidats mais des candidats sérieux. En effet, dans l'état actuel des choses, un parti qui présenterait 500 candidats dispersés dans toute la France et qui n'obtiendrait aucun élu aurait plus de chance de bénéficier des financements publiques qu'un parti qui choisirait de ne présenter que vingt “bons candidats” et qui obtiendrait entre 15 et 20 élus. Ainsi donc, la représentativité au parlement -et donc la représentativité tout court-n'est plus un critère pour joïr de cette manne.

Selon le texte proposé, il suffirait désormais d'avoir un groupe d'au moins quinze députés à l'Assemblée nationale pour prétendre aux deniers de l'Etat. Ainsi, avec ses 21 parlementaires, le Nouveau Centre, qui ne pouvait pas jusque-là toucher d'aide publique, n'ayant pas obtenu au moins 1% des voix dans 50 circonscriptions, pourrait bénéficier de ce soutien.

Il était donc prévu de discuter ce texte le mercredi 24 octobre 2007. Mais ce jour là, il n'était pas question pour monsieur Mouvement Démocrate de jouer le jeu de la Démocratie. Non, non, non, il fallait punir les “traitres” et les “salopards” qui tous autant qu'ils sont, sont des “vendus, membres d'un parti qui n'est jamais qu'un faux-nez de l'U.M.P”. C'est ainsi que monsieur le grand orateur, maître des clés de la démocratie et gourou des démoctrates en puissance (non en fait ils ne sont que trois !) a violamment dénoncé ce texte qui se veux défensseur de la pluralité et de l'indépendence des partis, permmettant ainsi l'existence de partis hors du cercle bi-polaire de la politique française. Devenu tout rouge tout rouge, monsieur le saint Centriste prédestiné à la fonction présidentielle a fait valoir ses nombreux arguments en tappant ses dossiers sur son pupitre. Mais comme il ne faisait pas assez de bruit avec ses amis (l'un d'entre eux semble d'ailleur hésiter à le rester), il fit appel à la gauche équipée de dossiers plus lourds (mais pas forcément plus remplis, cela fait longtemps qu'ils ont compris qu'il vaut mieux venir avec des feuilles blanches histoire de faire illusion bien que le peuple ne s'y trompe générallement pas). Enfin, cet acharnement à vouloir boycotter un texte porteur d'une avancée pour la démocratie de la part de Bayrou 2012 me fait une fois de plus regretter de devoir observer que les démocrates semblent avoir peur de la démocratie.
Ce qui m'étonne ici, ce n'est pas tant la rancoeur et l'esprit de vendetta de monsieur Bayrou mais sa propension à retourner sa veste et à oublier ses combats (menés alors à nos côtés) pour la pluralité et l'indépendence. “François Bayrou a beau jeu de jouer les offusqués alors qu'il s'oppose au pluralisme qu'il a lui-même tant défendu !” relève Charles de Courson à ce sujet dans une interview accordée au Point. Preuve en est de cette propension à oublier ses dires, monsieur Bayrou qui souhaitait construire un mouvement indépendant, au dessus du clivage droite gauche, capable de s'opposer seul, debout contre tous (peut-être la réminisence de ses combats passés contre ses baiguéments) fut bien heureux de trouver sur son chemin le soutient de François Hollande qui pour avait pour l'occasion lui aussi mis de côté ses relants anti-centre et anti sociaux-démocrates. François Sauvadet a ainsi résumé la situation : "J'ai observé qu'il y avait une alliance nouvelle qui s'était dessinée. François Hollande lui-même dans l'hémicycle aux côtés de François Bayrou, qui déposait une exception d'irrecevabilité contre le texte.” Selon Charles de Courson, "le P.S et le Mo.Dem ne font que servir leurs intérêts propre et ne parviennent qu'à faire reculer l'inéluctable.”
L'arrivée dans le jeu politique du Nouveau Centre n'est pas une bonne nouvelle pour le Mo.Dem. de Bayrou qui voit sa posture de plus en plus stérile, isolée entre un centre droit qui ne la pas suivit lors de sa desertion et qui a préféré rester fidèle à son histoire et une gauche encore tenue par un François Hollande hostille (quand cela l'arrange) à toute alliance avec ce centre déconcentré. Pour lui, le seul moyen que le jus d'orange (couleur de son parti) ne tourne pas au vinaigre avant 2012, c'est de nous tuer. Mais nous ne nous laisserons pas faire. Il a fait un choix, il semble qu'il ait plus de mal à l'assumer que nous. Pour ce qui est du P.S. le texte leur fait peur dans la mesure où il permettrait aux Radicaux de Gauche d'exister indépendemment de leur tuteur, ce qui compromettrait l'unité fragile de l'opposition cosmopolite et hétéroclyte (ce qui soit dit en passant pourrait être une force indéniable si toute leur énergie était dépensée en production idéoligique plutôt qu'en chamailleries d'appareil...). Alors à tous ceux qui disent que nous défendons uniquement nos intérêts personnels, réfléchissez, regardez à plus long terme et voyez les ambitions destructrices et fratricides, celle de monsieur Bayrou notamment.

Enfin, il est certainement concevable de comprendre que ce texte, certe nous servirait mais ne servirait pas que nous et n'est, ni un combat personnel ni un remerciement de l'U.M.P. D'ailleur, à ce sujet, une bonne partie des communistes nous soutiennent, nous remercieraient-ils de notre ralliement à la majorité présidentielle ou ont-ils saisit l'enjeux de ce texte pour la démocratie ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bayrou, a force de vouloir être seul a tenir la barre, va finir par être seul dans son bateau... Cavada, Arthuis, Bariani sont déjà des déçus du MoDem qui ne disent pas leur nom...