dimanche 18 novembre 2007

Le MoDem ou Bayrou.fr

Monsieur Bayrou voulait un grand parti, alors il a créé le MoDem, monsieur Bayrou voulait un parti "démocrate" alors il a créé le MoDem. Cela étant fait depuis environ six mois, je me permet de faire un bilan -acide, je vous le concède- de l'action de François le démocrate libre.

"Je veux un grand parti démocrate"
François Bayrou

Durant la présidentielle, alors qu'il s'envolait dans les sondages, nous donnant l'espoir de voir un centriste à L'Élysée, monsieur Bayrou annonçait qu'il voulait pour la suite créer un grand parti démocrate dans le prolongement de l'UDF. Dans les mots, tout cela paraissait idyllique. Oui mais, dans les faits, cela l'est beaucoup moins. En effet, monsieur Bayrou n'a pas créé un parti dans la continuité de l'UDF mais s'est efforcé de supprimer l'UDF qui, avec ses cadres, pouvait représenter une menace interne. Il remplaça alors l'Union par le Mouvement. Mouvement qui doit lui être tout entier dévoué, mouvement qui doit le porter de toutes ses forces à la tête de la France en 2012.

Le mouvement est ainsi "presidentialisé à outrance" comme le relève Jean Arthuis qui affirme d'ailleurs dans une interview publiée sur le point.fr, avoir l'intention de rester à l'UDF-MoDem dans le but de dénoncer la gouvernance personnalisée et non démocratique de ce nouveau grand parti démocrate. Il reproche entre autre à monsieur Bayrou de s'être inscrit sans retenue dans l'optique de la présidentielle de 2012, mais aussi d'avoir fonder un parti sans élu, où il est dans son bon droit lorsqu'il nomme et révoque à loisir les membres de l'exécutif de la jeune formation.
Ce mode de fonctionnement est tout sauf démocratique. On peut même considérer que monsieur le grand gourou agit en tyran, égocentrique, convaincu de son destin présidentiel. Madame Simone Veil relève à ce propos dans le nouvel observateur que "[monsieur Bayrou] était convaincu qu’il était touché par le doigt de Dieu et qu’il était évidemment prédestiné à devenir un jour président de la République", tout en le décrivant comme "un intrigant, un opportuniste, un traitre, surement, mais aussi un illuminé." Pour ma part, je vous invite à vous rendre sur un moteur de recherche et de taper "mouvement démocrate". Vous observerez alors que le site qui sortira de cette recherche est le site "bayrou.fr". Cela me pousse à soutenir la thèse que ce parti n'est qu'un camouflet voué à le servir, lui et son ambition plus que la France et ses convictions. (Rectificatif : récemment, l'ordre des liens a changé sur google, faisant apparaitre le site du mouvement démocrate en tête de liste. Je salue cette modification mais ne modifie pas mon point de vue quant à la direction autocratique du parti.)

Tout cela ajouté bien-sûr au mépris exprimé par monsieur Bayrou lors de l'investiture par le comité national d'une quarantaine de candidats aux municipales de 2008. Comité national dont la légitimité est remise en cause jusque dans le noyau dur du MoDem (je sais que vu le faible nombre de personnalités, cette expression n'a pas beaucoup de sens mais bon !), notamment par Quitterie Delmas qui se demande encore : «Ces gens ont été investis par qui ? Comment ? On ne sait toujours pas !» Cette adjonction de faits sont pour le moins dénonciateurs de la situation d'impasse dans laquelle se trouve François Bayrou, amené à jongler entre une nouvelle base de militants dont la sensibilité est plus de centre-gauche et des élus restants (car bon nombre ont rejoint le Nouveau Centre) qui pour la plupart sont issu d'une mouvance de centre-droit. Cette stratégie d'indépendance a par ailleurs fait récemment preuve de sa faiblesse puisque monsieur Cavada (pour qui je garde un profond respect) qui est l'un des rares élus de l'UDF-MoDem préferera pour 2008 conduire une liste de droite à défaut de pouvoir conduire une liste d'union du centre et de la droite. Cette ligne que tenais traditionnellement l'UDF, le Nouveau Centre la teindra, notamment à Nice avec l'alliance de monsieur Christian Estrozy et de monsieur Rudy Salle.

A tous les déçus du Bayrouisme déviant je dis, l'alternative au centre, la nouveauté au centre, c'est le Nouveau Centre !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Votre note m'inspire cette expression bien connue : "voir la paille dans l'œil du voisin et ne pas voir la poutre dans le sien".

Les problèmes de démocratie interne sont inéhrents à toutes les forces politiques actuelles. Notre action collective au sein du Mouvement démocrate prouve que pour la première fois en France des adhérents écrivent les règles du jeu du mouvement qu'ils ont choisi. Et c'est historique. L'avenir nous dira...

Maxime Mangeot a dit…

Je tiens tout d'abord madame Delmas à vous faire part du profond respect que j'ai pour vous en tant qu'ancien jeune sympathisant UDF. Aussi, je souhaite vous dire que mon choix de soutenir le Nouveau Centre est plus un choix en terme de conviction qu'un choix en terme de parti. Le Nouveau Centre s'est créé de manière contestable et dans la douleur. Mais en tant que militant proche du cercle "société en mouvement" je voulais par cette action faire part de mon attachement à la ligne traditionnelle de l'UDF d'allier centriste de la droite. Par la suite, je vais publier moins d'articles d'humeur à tendance "anti-bayrouiste" sans pour autant cesser de dénoncer le mode de direction du MoDem. Aussi, je regrette l'émiettement de la famille centriste. C'est pourquoi je souhaite que toutes les formations politiques reconnaissent leurs erreurs (nous ne sommes bien-sûr pas en reste au Nouveau Centre) de manière à faire le plus rapidement possible leur mise au point idéologique nous permettant ainsi de nous rapprocher le moment venu (car je n'exclut pas bien entendu, une réconciliation de la famille centriste). Concevant parfaitement que vous puissiez avoir un point de vu différent, je vous souhaite, à vous et au mouvement démocrate bonne chance pour la suite.