mardi 1 avril 2008

Mais qui suis-je vraiment ?


Alors que les municipales sont passées et que le congrès fondateur du Nouveau Centre approche, je me demande que je suis vraiment. Alors qui suis-je ? Voici quelques éléments de réponse donnés en direct, comme une part de ma vie que je dévoile, là, maintenant, devant vous si peu nombreux...

Historiquement, j'ai toujours été plutôt à droite. Ma prise de conscience politique s'est faite, je vous le donne en mille, le 21 avril 2002 au soir. Le Pen affronte monsieur Chirac au second tour... A l'époque on en parle au collège (je n'ai alors que 11 ans) entre amis ou avec des professeurs d'histoire-géographie ou d'ECJS. Je comprend que ce qui se passe est grave, que l'on est en fasse d'un "accident de l'histoire" qui fera des dommages collatéraux.

Mais si je sais que le FN est LA bête noire contre laquelle il faut se révolter, je comprend aussi que tout prêt de moi sont ceux qui la soutienne, qui veulent la voir au sommet. Terrible choc et deuxième prise de conscience. Je comprendrai plus tard que la catastrophe s'était annoncée à l'occasion des présidentielles américaines du 7 novembre 2000. Je ma souviens que nous soutenions avec mon frère (Johan, si tu me lis un jour...) le candidat démocrate Al Gore. Notre leit motiv : "Bush est favorable à la peine de mort, il ne faut pas qu'il gagne !" L'élément qui annonça le terrible présage que je ne su voir à l'époque, ce fut le fait de découvrir que tout près de nous (mon frère et moi) ma mère et son mari soutenaient Bush pour ces mêmes raisons qui nous faisait le détester. Bien entendu, ce sont eux-même qui avaient nourrit le coeur de l'immonde bête de 2002.

Terrible gifle donc ! Des personnes si proches de moi, de nous, avaient des idées si rétrogrades ! Je les aimes ces personnes et je ne pouvais les blâmer. Alors je me suis décidé, j'allai par moi-même combattre ce mal. Il fallait agir à mon échelle, modeste certes, mais agir quand-même.

Nous sommes alors encore en 2002, je veux consacrer ma vie à la politique. Le plus simple pour moi c'est de me tourner vers ma référence : mon père. Un réflex de gosse : si la mère devait succomber au mal, alors le remède devait venir du père.

Or je suis issu du côté paternel, et j'en suis fier, d'une famille d'agriculteurs. Agriculteurs français classiques qui avaient vu leur modernisation se faire avec De Gaulle et qui l'eurent gratifié d'une reconnaissance éternelle. Aussi, en 2002, les gaullistes avaient tous votés pour Jacques Chirac dès le premier tour. Cela était apparu comme un évidence. Ma prise de conscience se faisant dans l'entre deux tour, les deux candidats en présence étaient le mal incarné et Chirac. Or Chirac étant le choix de mon père depuis le début, je l'eût assimilé comme le bon choix. Je me réjouissais donc de la victoire de la droite aux présidentielles puis aux législatives, comme le faisait mon père. Il n'avait pas succombé au mal, il était donc le bien. Raccourci rapide qu'un jeune garçon effrayé a vite fait de prendre.

Par la suite, la formation du gouvernement voit l'émergence de Nicolas Sarkozy. Encore une fois, comme mon père, je soutiens. La droite crée l'UMP, je soutiens. Bref, mon père est de droite, je suis de droite.

Je passe donc une bonne parties des années suivantes à soutenir Sarko, notamment auprès de ma mère.

Puis vient le référendum sur le traité instituant une Constitution pour L'Europe. Cette année 2005 fut ma seconde confrontation avec la politique. Je vois une fois encore que ma mère est sous mauvaise influence et risque de voter non. Une fois encore mon père (sous l'influence de la PAC) vote comme je pense qu'il convient de voter. Il vote oui. Il incarne le bien une fois de plus. L'UMP que je soutiens appel aussi à voter oui. Je suis donc en partie "conforté" dans mon illusion. Je parviendrai à faire voter oui à ma mère, ce qui ne suffira pas à faire pencher la balance du bon côté. La campagne de l'UDF au travers des clips montrant Marielle de Sarnez prônant le oui me déçoit. A l'époque déjà, je ne l'ai pas apprécié.

Les années passent et je continu à soutenir des positions de droite... Ma mère me suis de plus en plus, jusqu'à écouter mes paroles comme de véritables paroles d'évangiles. Je verrai plus tard que nous avons atteint un point de non-retour.

En 2007, en janvier, c'est la révélation, je regarde à ma gauche (ou j'ai toujours un œil qui lorgne) et je "découvre" l'UDF. Les idées me séduisent. Déjà, les nombreuses fois ou je suis tombé sur les après-midi parlementaires en attendant les dessins-animés (je les ai regardé longtemps... vous moquez pas hein ! Allez je suis sûr qu'il y a des nostalgiques des minikeums !), leurs propos m'ont beaucoup plus, notamment en ce qui concerne la préoccupation sociale et la volonté européenne.

Je me retrouve face à mes propres contradictions. Je me dit alors "centriste de l'UMP". Mais cet écran de fumé que je me projette devant les yeux ne tiendra pas. Aussi j'arrêterai mon choix sur François Bayrou plutôt que sur le candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy, de plus en plus à droite. (Gaëlle, je sais combien ce dilemme t'a couté en complaintes). Je ne pourrais pas faire changé ma mère, trop influencée par mes précédents propos. Je ne suis pas fière de cela, mais au moins, elle n'a pas voté LePen en 2007. Je suis conscient qu'elle fait parti de ces électeurs que sarko a été cherché dans le jardin du FN et que le combat sera long pour la faire changer, mais comme je vous l'ai dis, j'y consacrerai ma vie.

Un an après les élections, le temps est venu de faire le point sur mon engagement. Je suis passé au Nouveau Centre car je ne me voyais pas rejoindre un mouvement tenu par Bayrou, Sarnez (que je n'apprécie pas de puis 2005) et des militants écologistes et socialistes. Mais qu'en est-il ? Je suis "dans la majorité présidentielle". Il n'en est pas moins que je suis critique contre cette même majorité. La politique menée par le Président Sarkozy me semble de plus en plus invraisemblable.

Un paquet fiscal qui ne suffit pas à inciter les délocalisés fiscaux à revenir ni à décourager ceux qui sont vraiment décidés à partir mais qui coûte quand-même bien cher et qui ne manque pas de grever le budget. Des franchises médicales que je n'en peux plus de payer et qui me condamne à me sentir coupable d'être atteint d'une maladie chronique (tu es malade attends, tu payes ! On fait comment nous hein ?), des échelons de bourses qui sautent (non mais vous les étudiants vous êtes tous des branleurs, vous avez qu'à bosser un peu à côté vous avez bien le temps !) une position atlantiste intenable sur la guerre en afganistant (D'ailleurs Monsieur Morin, vous en pensez quoi réellement vous ? Hein ? Parce que je ne vote pas pour un leader qui rajoute de la guerre à la guerre)... Non ! Franchement je ne me reconnaît plus dans la politique de ce gouvernement.

Je suis donc un militant centriste appellant à une réunion des centres et prêt à travailler avec la gauche.


Aujourd'hui, je suis à la gauche du Nouveau Centre. Autant dire que j'ai fais du chemin depuis 2002. Aussi, depuis 2007, autrement dit en 1 an, j'ai acquis la certitude que je pouvais voter à gauche. Car comme vous le savez, pour moi, le centre ne peut exister que dans une logique d'alliance. Je le dis aujourd'hui, je suis prêt à travailler avec la gauche.

Je suis donc un militant centriste (ou néo-centriste de mon état officiel) appelant à une réunion des centres et prêt à travailler avec la gauche. Ce n'est pas un vain mot... C'est quelque chose de révolutionnaire chez moi... Comme ça vous savez pourquoi je suis en pleine remise en question...

Merci de m'avoir lu jusque là !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

La description que tu nous fais de ton positionnement politique se rapproche assez de celle d'un militant du MoDem, qu'en penses-tu?

Maxime Mangeot a dit…

Non, car les militants du MoDem prônent le centre du "tout indépendant" et "tout tout seul", sous réserves d'affinités électorales euh... régionales...

Moi, je persiste à dire qu'un centre qui ne sait pas s'allier ne peut exister.

D'où le fait que je ne sais même plus vraiment où je suis... Et si j'étais simplement socialiste ? Hein maxime...