dimanche 13 avril 2008

Morin ne rassemblera pas le centre !


Je ne vais pas être du goût de tous dans cet article. Mais je ne suis pas là pour plaire, ni même pour déplaire. Je ne suis pas là pour faire carrière. Je me serai lourdement trompé de terrain d'action... Non, je suis là pour exprimer mes points de vue en tant que militant du Nouveau Centre. Et aujourd'hui, en tant que militant Nouveau Centre, je ressent comme un malaise. Cela vient simplement d'une crise de leadership. Explication.


Dès le départ, le projet du MoDem ne m'a pas plu. Il y avait un certain nombre de choses qui m'ont retenu. L'une d'entre elles était que je sentais que ce parti en construction n'allait pas être le parti du centrisme, comme il ne serait pas vraiment le parti démocrates dont on avait entendu parler mais bien le parti d'un homme. Oui, j'ai préssenti que le MoDem allait devenir la machine de guerre du Bayrouisme comme l'UMP était devenue celle du Sarkozysme. Aucun de ces deux partis ne me plaisaient alors. Ne pouvant me résoudre au non-choix (qui était une de ces choses que je reprochais au Mouvement Démocrates) je fis naturellement le choix du Nouveau Centre. Certains me blâmeront pour cela, me mépriseront même. Qu'importe, je porte en moi cet idéal humaniste de tolérance et je ne crois pas que ces gens, le plus souvent des modémistes, soient portés par ces valeurs qui fondent le centrisme. Cela appuis ma thèse selon laquelle ce mouvement a deux caractéristiques : il se déporte du centrisme pour aller vers le « démocratisme » en tant que doctrine politique, actuellement plus à gauche (on le voit notamment en Italie) et souffre d'une gestion sectariste et exclusive (au sens premier du mot, celui de l'exclusion, du replis sur soit et de la négation de l'existence de l'extérieur).


Cela, le MoDem l'a payé. On le vois, il ne se rend pas suffisement compte de comment est perçue sa stratégie de l'extérieur. Désormais taxé d'opportunisme, il n'a pas su voir à Paris que la gauche ne leur ouvrirai pas les bras, trop sûr d'être incontournable. Comme partout, sous l'influence de Bayrou, ce parti qui se réclame de la démocratie doctrinale parvient à se faire passer pour un vaincueur, même lorsque les défaites sont incontestables. Souvenez-vous de la phrase lâchée par Bayrou au soir de sa seconde défaite à Pau (parce que c'était bien la deuxième fois qu'il échouait à la Mairie de Pau) : « Je vous le promet, il y aura d'autres soir de victoire ! »À cela, on aurait pu faire répliquer Alain Juppé « Faites-[le] taire, [il] croit qu'[il] a gagné ! »


Parce que le tour de force de Bayrou, c'est de faire croire qu'il est le grand vaincueur, le sauveur, le rassembleur, l'incontournable. Au lendemain du premier tour de la présidentielle, on aurait presque cru qu'il n'était pas éliminé, argant pouvoir débattre avec les candidats du second tour, pouvoir choisir qui serait le grand gagnant. Une fois encore, il s'est tourné vers la gauche sans le dire vraiment et n'est pas parvenu à ses fins : la droite l'a largement emporté. Ne nous leurrons pas ! Bayrou est un manipulateur, il est vraiment ce gourou que certain décrivent, ce personnage parlant pendant des heures pour pouvoir convaincre ses militants qu'il a raison. Ce qu'il dit est bu comme parole d'évangile par ses fidèles... Les témoignages des anciens sont accablants. Arthuis a récemment lâché ce mot... Les réactions ne se sont pas faites attendre.


Bref, on ne va pas réécrire l'histoire, cela serait long, et malvenu. Je le ferai, plus tard, autrement... ce qui me gêne aujourd'hui, ce n'est pas vraiment ce qui se passe au MoDem, ni qui fait que ça se passe ainsi... Non, ce qui m'intéresse aujourd'hui, c'est bien ce qui se passe devant ma porte. Et la situation n'est pas franchement meilleure. En fait, elle est même similaire. Car voilà, le Nouveau Centre est né sous l'impulsion de plusieurs centristes, André Santini et Hervé Morin en tête. L'ancien Président du groupe UDF à l'Assemblée nationale s'est très vite imposé comme le chef de file des néocentristes ralliés à la majorité présidentielle. Nommé ministre, il a su profité de sa position. Mais très vite, l'état de grâce s'est terminé. Des rumeurs disaient qu'il n'était plus en cour à l'Élysée et ses amis se rebellaient contre son autorité. Christian Blanc laissait entendre qu'il pouvait vouloir briguer la présidence du Nouveau Centre, André Santini soutenait son ami en silence et Jean-Christophe Lagarde se demandait à haute voix si un ministre était le mieux placé pour défendre l'indépendance du Nouveau Centre face à l'UMP. En résumé, la situation n'était pas toute rose pour Morin. Cela jusqu'à ce que Nicolas Sarkozy le rassure en public sur son avenir ministériel.


Morin regonflé à bloc se mit en tête de convaincre ses concurrents de se désister. Et celui dont il avait le plus à craindre, c'était clairement J.-C. Lagarde ! Cet homme, même Bayrou avait de bonne raison de s'en méfier. Il est de ces rares jeunes députés dynamiques en capacité de reconstruire notre famille. Morin manque cruellement de charisme, Lagarde en a à revendre, Morin paraît être à la merci du pouvoir en place, Lagarde est l'un des plus critique vis-à-vis de la majorité...


Son accession à la tête du Nouveau Centre aurait propulsé ce parti, relancé les adhésions et crédibilisé notre positionnement. Celle de Morin nous condamne à court terme. Il n'est pas un rassembleur et nous dirige comme un chef d'entreprise. Il n'est pas fait pour la gestion d'un parti mais pour celle d'une société de sous traitance. Il est trop consensuel, trop soumis. Ce qui me désole, c'est la défection de Lagarde contre un simple poste de « président exécutif en charge de la stratégie et du développement ». Éspérons qu'il en fera bon usage et qu'il saura occuper toute la place qui lui appartient. Qu'il n'hésite pas à occuper le devant de la scène, qu'il face de l'ombre à Morin n'est pas un problème, ce serait même une solution...


Pour l'heure, le choix est limité. Au Congrès fondateur qui se tiendra à Nîmes les 16 et 17 mai prochains, seuls Morin et Benedetti se présentent. Benedetti c'est cette conseillère des Bouches du Rhône, cadre locale de la dynamique fédération de Provence... Elle veut faire entendre la voix de la base face à cette gestion parisienne. Je suis la base, comme vous... VOTONS BENEDETTI POUR QUE MORIN NE SE SENTE PAS TOUT PERMIS !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Assez d'accord avec toi, mais l'heure de Jean-Christophe Lagarde viendra...

Maxime Mangeot a dit…

Espérons qu'elle viendra vite ! Je m'impatiente...