mardi 11 décembre 2007

Biografy'express : Christian Blanc


Voilà une nouvelle Biografy'express après celle de Jacques Delors. Je vais aujourd'hui parler de Christian Blanc, un homme visionnaire et précurseur dans tout ce qu'il a entrepris, ce qui lui vaut mon profond respect et une admiration sans faille.

Christian Blanc est un homme politique français né le 17 mai 1942 à Talence en Gironde. Député apparenté UDF puis Nouveau Centre de la troisième circonscription des Yvelines depuis 2002, il est vice-président du Nouveau Centre au sein de son organisation provisoire. C'est l'un des rares députés issu du monde de l'entreprise. Il a ainsi dirigé la RATP, Air France et Merrill Lynch France, ce qui lui vaut une connaissance solide du des mécanismes économiques appliqués aux entreprises, qu'elles soient publiques ou privées.

Il effectue ses études à Bordeaux au Lycée Montesquieu puis intègre l'Institut d'études politiques de Bordeaux. À la fin de sa scolarité,
entre 1964 et 1965, il est président de la MNEF (Mutuelle nationale des étudiants de France est créée en 1948 en même temps que le régime de sécurité sociale étudiant pour le gérer). Il devient entre autres animateur de la base de loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines au début années 1970. Par la suite,entre 1974 et 1978 il rejoint l'équipe de rénovation de la vie politique autour du socialiste Michel Rocard. De 1981 à 1983 il est directeur de cabinet d'Edgard Pisani (commissaire européen, puis commissaire de la République des Hautes-Pyrénées en 1983-1984 et secrétaire général de la Nouvelle-Calédonie en 1983-1985).

Talentueux, il obtient des postes de plus en plus importants et est nommé préfet de Seine-et-Marne en 1985, jusqu'en 1989 où il démissionne pour prendre la présidence de l'entreprise publique RATP. Il y restera trois ans et, trops précurseur certainement, il démissionne quand, en 1992, le gouvernement refuse de le soutenir pour instaurer le service minimum dans l'entreprise, thème toujours d'actualité.

En 1988, la tension atteint son paroxysme en Nouvelle-Calédonie lorsque que d
e jeunes indépendantistes kanak attaquent une gendarmerie sur l’île d’Ouvéa, tuant à la hache trois gendarmes, avant de se réfugier dans une grotte en prenant vingt-trois personnes en otage et dont l'assaut fit 21 morts dont 2 gendarmes. C'est dans ce contexte difficile que Christian Blanc conduit une mission de négociation à la demande du nouveau premier ministre Michel Rocard. Cette mission dite de dialogue en Nouvelle-Calédonie débouchera sur la signature à Paris des accords Matignon (26 juin 1988) par le RPCR, le FLNKS et l’Etat. Elle prévoit notamment de rétablir la paix civile et de " créer, par une nouvelle organisation des pouvoirs publics, les conditions dans lesquelles les populations de Nouvelle-Calédonie [...] pourront librement choisir leur destin ".

Il devient PDG d'Air France de 1993 à 1997 alors que la société traverse une grave crise. Il anime le redressement de l'entreprise et contribue à sa remise sur pied. Une sorte de Carlos Gosn en somme. Il démissionne en arguant d'un désaccord stratégique avec le ministre des transports, Jean-Claude Gayssot, sur le rythme de sa modernisation. Il s'investit alors dans Action contre la Faim dont il est administrateur entre 1999 et 2001, période pendant laquelle il préside deux start-ups.

Il devient président de la banque d'affaires Merrill Lynch France entre 2000 et 2002, année où il est élu député dans la troisième circonscription des Yvelines. Il fait campagne sous l'étiquette de son mouvement, Énergies démocrates, et rejoint comme apparenté les bancs du groupe UDF. En 2006, il appelle à la démission de Jacques Chirac pour accélerer les réformes et en finir avec l'immobilisme. La même année il lance avec Alain Lambert (UMP) et Jean-Marie Bockel (PS) un « comité d’action pour la modernisation de la France », en faveur d'une modernisation « globale et cohérente » de l'économie et de la société française, en insistant sur le péril de la dette et la nécessité de la croissance. Il participe à la Commission Pébereau qui rappelle que la dette publique française s'élève à 2.000 milliards €.

En 2007, il soutient Nicolas Sarkozy au premier tour de l'élection présidentielle et rejoint le Nouveau Centre au moment des élections législatives. Il en est un des vice-présidents.

La carrière de cet homme est largement empreinte de sa personnalité progressiste et réformatrice propre à la famille politique en laquelle je me reconnais. Il l'appliqua tant à sa carrière de chef d'entreprise qu'à sa carrière d'homme politique, toujours vif visionnaire.


Il est président du mouvement politique Energies Démocrates et fondateur d'Energies2007. Il a fondé l'association citoyenne "L'Ami Public".

Il a publié des ouvrages dont la qualité et la justesse en terme d'analyse économique est incontestable.
  • La Croissance ou le chaos - (Odile Jacob) - 2006
  • Pour un écosystème de la croissance (Rapport au Premier Ministre)- 2004
  • Le Lièvre et la tortue (avec Thierry Breton -Plon ) - 1994
  • Pour un État stratège garant de l'intérêt général (Rapport de la Commission du Plan, La Documentation Française) - 1993
Je suis fier aujourd'hui de dire que je suis "blanchiste" et que je souhaite voir cet homme occuper des places importantes et exercer les responsabilités correspondantes, notamment au sein du Nouveau Centre.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Quelques précisions:
Energies Démocrates a été officiellement dissous en juillet de cettte année
Les démissions de la présidence de la RATP et d'Air France ont la même raison: sur un sujet considéré par C Blanc comme stratégique (le service minmum dans un cas, la privatisation partielle avec des actions pour les pilotes dans l'autre cas), l'Etat est revenu sur son engagement
C Blanc a considéré qu'il ne pouvait plus être crédible dans ces conditions
Ceci dit, vous oubliez ce qui me semble être la plus importannte des réalisations de C Blanc: la négociation en 1988, à la tête de la mission de dialogue envoyée par M Rocard, de ce qui deviendra les accords de Matignon sur la Nouvelle Calédonie

Maxime Mangeot a dit…

Merci pour ces précisions. En ce qui concerne le passage sur les accords relatifs à la Nouvelle-Calédonie, vous pourrez apprécier leur rajout. N'hésitez pas surtout à apporter ce genre de rectificatifs à chaque fois que cela vous parait nécessaire, elles me permettent d'en apprendre toujours plus et je vous en remercie.