vendredi 28 décembre 2007

UDF, nous te retrouverons !


Les centristes, deux fois en 1965 et en 1969, sont allés seuls aux élections présidentielles. Ils en ont eu assez des échecs et de ne plus être des acteurs du pouvoir. Ils ont compris que la cinquième république c’est une majorité présidentielle et une opposition et qu’il n’y a pas de troisième voie possible dans cette république. C’est la raison pour laquelle en 1974, à la suite de la mort du président Georges Pompidou, Jean Lecanuet, leader des centristes réformateurs et Valéry Giscard d’Estaing, président des républicains indépendants, les anciens libéraux, décident de s’unir et gagnent ensemble l’élection présidentielle.

Le contrat de leur "mariage" contenait deux clauses."La première était de construire l’Europe, La deuxième était de bâtir un parti qui deviennent majoritaire à droite et au centre."

Création du parlement européen, mise en place du SME, l’ancêtre de l’Euro, mise en place du conseil des chefs d’Etats, les trois piliers, avec la commission européenne qui ont permis à l’Europe de passer toutes les crises et de se développer. La première clause a été respectée.

La deuxième clause aussi, en 1978, Ils créent l’UDF.Un an plus tard aux premières élections européennes la liste UDF obtient 30% des voix pour 15% au RPR. Cela ne fit que continuer au fil du temps, majoritaire chez les élus locaux, majoritaire au Sénat, majoritaire face au RPR aux législatives de 1988. Présidé par Jean Lecanuet de 1978 à 1988 puis par Valéry Giscard d’Estaing jusqu’en 1995, à cette date, elle est le premier parti de France avec 215 députés, 140 sénateurs et la présidence du Sénat, 14 présidents de Région, 51 présidents de conseils généraux, de nombreux maires et élus locaux. Mais il lui manque la charge suprême.

12 ans après qu’en est il de l’UDF ? Elle ne dispose toujours pas de la charge suprême. Il reste trois députés, quelques sénateurs qui s’interrogent sur la stratégie d’indépendance orgueilleuse de leur leader, stratégie déjà usée et expérimentée dans le passé, sorte de régression historique, qui a déjà failli faire disparaître les centristes du paysage politique.

Nous, nous voulons que l’UDF existe toujours. Nous ne pouvions pas garder juridiquement le nom alors nous avons créé le Nouveau centre. C’est ce parti neuf, héritier de la grande UDF dont il n’est que la continuation, l’expression de son choix stratégique de 1974, des valeurs et des idées qu’elle a toujours défendues : Démocrate et européen dans le cadre d’une économie sociale et libérale.

A Paris aux dernières présidentielles, le candidat de l’UDF, François BAYROU, a réuni au premier tour 219 668 voix. A la suite de son choix hasardeux du deuxième tour, le parti qu’il a créé dans la confusion et la précipitation, le MODEM, n’a plus fait aux élections législatives que 93 082 voix dont la plupart de ces électeurs ont voté à gauche au deuxième tour de ces mêmes législatives. Ce différentiel, ce sont tous les orphelins de l’UDF. C’est le différentiel parisien mais c’est le différentiel qui existe aussi dans toute la France. C’est le point de départ du développement d’un mouvement qui doit retrouver son électorat perturbé et inquiet par le nomadisme politique et stratégique de leur ancien mouvement. Mais ce sont aussi toutes les nouvelles forces de ce pays qui se reconnaîtront dans ce parti en création. Votre présence aujourd’hui montre que nous avons retrouvé notre vigueur et notre esprit.

Nicolas Sarkozy, a, comme jamais un président de la république l’a fait, ouvert son gouvernement à des personnalités du Centre et de la Gauche, qui ont rejoint sa majorité présidentielle.Nous avons trois ministres, un groupe parlementaire à l’assemblée, nous en aurons un au Sénat au prochain renouvellement sénatorial. A Paris, en cinq mois, le Nouveau Centre existe. La plupart des équipes UDF nous ont rejoint. Avec l’afflux des nouveaux adhérents nous sommes maintenant plus nombreux que les équipes de l’ancienne UDF.

Nous sommes, comme partout, le second pilier de la majorité présidentielle. Je ne suis pas sur que l’UMP comme la classe médiatique l’ait compris. C’est la raison pour laquelle, à Paris, nous n’avons pas encore rejoint les listes de Françoise de PANAFIEU. Mais je m’interroge. Pouvons nous les rejoindre quand nous savons que 19 têtes de liste d’arrondissements sur 20 sont des UMP ? Même à l’époque du chiraquisme triomphant à Paris, 40% de chefs de file étaient UDF. Est-ce cela une majorité présidentielle ? Est-ce cela des listes d’ouverture ? Bien sur que non ! Mais nous sommes déjà sûr que nous allons devenir un grand parti. Ce Conseil National en est un premier signe vers l’opinion publique.
Intervention d'Yves Pozzo di Borgo lors du premier Conseil National du Nouveau Centre

Aucun commentaire: