dimanche 2 décembre 2007

L'UDF est décédée !


Vendredi 30 novembre 2007, François Bayrou convoque le congrès constitutif a l'occasion duquel les militants UDF auront à se prononcer quant à une motion faisant de ce parti de CENTRE DROIT créé en 1978 par Valéry Giscard d'Estaing un membre fondateur du MoDem. Avec 36 voix contre et 8 abstentions sur 1500 militants présents, elle fut adoptée à une large majorité. Mais si dans les apparences, tout parait idyllique, dans les faits, cela n'est pas vraiment le cas.

«Ce n’est pas forcément la solution qui me convenait le mieux. J’aurais préféré une structure fédérale, mais bon, l’essentiel est préservé», se satisfaisait Didier Bariani, conseiller de Paris. On notera que le fait que la formation centriste qualifiée de "vieille terre" par le sénateur du Rhône, Michel Mercier gardera pour trois ans encore un bureau de vingt à trente personnes chargés de préserver ses intérêts moraux, juridiques et matériels. Cela satisfait ceux qui, encore au MoDem, avaient fait part ces dernières semaines de leur perplexité quant à la disparition de l'UDF.

Cette manœuvre est aussi nécessaire pour permettre au MoDem de bénéficier des financements publics comme le souligne le sénateur Jean Arthuis qui avait lui aussi plusieurs fois exprimé sa crainte quant à la disparition de l'UDF.

Mais le maintient de cette ancienne structure n'aura pas suffit à retenir ni Jean-Marie Cavada qui conduira une liste UMP d'ouverture au municipales de 2008 dans le 12è arrondissement de Paris ni Thierry Benoît, député d'Ile-et-Vilaine qui, comme je l'annonçais récemment, n'a pas adhéré à la nouvelle formation de François Bayrou.
«Je t’avais dit, François, que nos chemins allaient se séparer le jour du congrès constitutif du Modem. Je te dis salut, pas adieu, parce que je pense que nous avons vocation à nous retrouver» a-t-il lancé avant de quitter la salle.

Je tiens à dire que je pense exactement la même chose que monsieur Benoît : si mon chemin, comme celui de beaucoup de militants UDF, s'est singulièrement éloigné de celui de monsieur Bayrou, je suis convaincu que nos chemins ont vocation à converger un jour que nous espérons tous proche vers une famille centriste unie. C'est en cela aussi que je me sent proche du club politique de Gilles de Robien "Société en Mouvement" qui a réunit il y a peu de temps plus de 650 personnes convaincues de la nécessité de la création d'une confédération centriste.


"Je suis convaincu que nos chemins ont vocation à converger un jour que nous espérons tous proche vers une famille centriste unie"


Du côté des militants UDF historiques, la pilule passe, mais avec un regain d'attention quant à la tournure que va prendre cette avanture. «On se pose quand même des questions sur l’avenir, et surtout, on ne veut pas perdre l’identité de l’UDF. François Bayrou fait un peu cavalier seul. Le Modem à la sauce béarnaise, c’est de toutes les couleurs. S’il continue à s’isoler, ce sera sans nous» a lancé une congressiste.

Enfin, du côté des députés, ce n'est pas un mystère, bon nombre ont déjà rejoint le Nouveau Centre et Thierry Cornillet, député européen, a mis en garde contre la probable fuite programmée des élus locaux. «Je suis aussi très attaché aux stocks d’élus et de militants issus de l’UDF qui, je le crains, vont partir. Sans eux, tu n’aurais pas fait ton score à la présidentielle. Et puis il est normal que des gens soient fidèles à des alliances de centre-droit qui leur ont permis de décrocher un mandat. Prenons garde de ne pas saborder notre famille. Nous pourrions en avoir besoin pour survivre» a-t-il dit a monsieur Bayrou.


"François Bayrou fait un peu cavalier seul. Le Modem à la sauce béarnaise, c’est de toutes les couleurs. S’il continue à s’isoler, ce sera sans nous"


Saluons tout de même la création pour le moins audacieuse d'un nouveau parti politique au centre de la vie politique alors même que nous savons tous combien il est difficile de se maintenir sur ce crédo dans l'état actuelle des choses. La suite nous dira si la théorie du ni-ni paiera et si cela n'est pas qu'une passe d'arme faisant du MoDem une force d'appoint de la gauche plutôt que la force de coopération de la majorité à un moment où le PS en déliquescences perd ses troupes et notamment le PRG de plus en plus proche du PRV.

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