dimanche 15 juin 2008

L'UMP a-t-elle peur du Nouveau Centre ?

François Sauvadet a tiré la sonnette d'alarme. Voilà, nous y sommes. L'UMP a franchit un cap, celui du non-respect des accords passés. Et pourtant, ce n'était pas grand chose. Nous aurions toléré la simple entente cordiale. Peu de chose en somme. Mais il semble que cela était trop demander au groupe UMP. Mais pour qui se prennent-ils ? Explication.

Le sujet de deux de mes précédents articles était l'élection législative partielle qui s'est déroulée dans la 11ème circonscription du Rhône et qui s'est soldée par la victoire du candidat de la majorité représentée par le Nouveau Centre. Aussi, cela a fait (un peu) gonfler les effectifs du groupe centriste à l'Assemblée Nationale en portant à 23 le nombre de ses députés.

Cela paraissait tellement peu à l'échelle des 577 députés présents en totalité que les médias n'ont pas (ou très peu et très discrètement) relevé cet évènement. Aussi, en coulisse, des pressions ont été exercées sur Raymond Durand pour tenter de le faire adhérer au groupe de l'UMP. Qu'est-ce cela révèle-t-il ? Simplement que le parti présidentiel ne supporte, ni de perdre un député, ni de voir un partenaire prendre du poids.

Le parti voulu par le Président Chirac en 2002 a, à cette époque largement gagné les élections législatives avec 367 sièges. En 2007, on nous avait annoncé une véritable vague bleue, il n'en fut finalement rien puisque l'Union pour un Mouvement Populaire obtenu "seulement" 313 sièges. 54 de perdus donc. Mais l'exploit était là, avec un goût amère certes, mais il était là. Pour la première fois depuis 1981, une majorité était reconduite.

Seulement voilà, cela ne suffisait pas à notre bon Président super (im)puissant (politiquement bien entendu) ! Il lui fallait la vague, il lui fallait faire mieux que son prédécesseur. Celui qu'il avait tant décrié, comment assumer qu'il faisait moins bien en terme d'effectifs parlementaires ? Bref cela avait été vécu comme un véritable désaveu, une défaite personnelle.

La suite a qui plus est été mouvementée puisqu'en plus d'être moins conséquent, le groupe du parti présidentiel s'est montré moins docile. D'autre part, les collaborateurs du parti présidentiel ne devaient être que de petites plumes, des penseurs furtifs, des débaucheurs. Mais ce que n'avait pas prévu le formidable Président, c'est que ceux qui, en 2002 n'avaient pas souhaité quitter l'UDF pour rejoindre les rangs du parti unique de la droite et du centre n'étaient toujours pas prêt, en 2007 à se fondre dans la masse. Et ce qui avait encore moin été envisagé, c'est que certains de ces « nouveaux collaborateurs » réussiraient à créer, non pas un club de réflexion politique bien sage ou un parti tutélaire mais un vrai parti, avec des élus et des militants. Alors essayez d'imaginer que par dessu tout cela, l'UMP perde un parlementaire en cour de route... Pour que ce partenaire encombrant en gagne un ! Insuportable vision !

L'UMP a alors immédiatement réagit. Pour cela, elle n'a pas hésité à peser de tout son poids pour faire pression sur le député fraichement élu dans le but qu'il rejoigne son groupe plutôt que celui du Nouveau Centre (dont il est un responsable local...). Ce qui me rassure dans cette affaire, c'est que Raymond Durand a préféré deumerer fidel à ses engagements et à ses convictions, il est le 23ème député du groupe Nouveau Centre à l'Assemblée Nationale.

Mais l'UMP ne s'est pas arreté là. C'est dire comme elle ne souhaite pas voir son partenaire centriste prendre de l'ampleur. Récement, on a appris que Jean Sarkozy, le fils cadet du Président de la République allait se présenter à la présidence du groupe UMP-Nouveau Centre des Hauts-de-Seine. Pour information, le président de l'assemblée départementale Patrick Devedjian soutient le centriste Hervé Marseille à qui le poste semblait promis. Le maire Nouveau Centre de Meudon se voit donc largement concurencé alors même que monsieur Devedjian avait à plusieurs reprises laissé entendre qu'il souhaitait voire Hervé Marseille succéder à Jacques Guillet qui a laissé le poste vacant pour cause... de cumul des mandats !

Je finirai donc sur cette note d'humour en ajoutant tout de même plusieurs choses : je trouve assez ambigu le rôle joué par Jean Sarkozy au sein de l'UMP des Hauts-de-Seine et son comportement me paraît être celui d'un traitre prêt à tout. Entré de façon fracassante en politique en lâchant Martinon (l'ami de l'ex à son père) lors des municipales Neuéillennes, il poursuit sa lutte d'influence sous le regard bienveillant de madâme Balkany(photo ci-contre à gauche). Ensuite, je me demande si finalement, cet acharnement contre la montée progressive (et toute relative) du Nouveau Centre n'est pas plus de la PEUR qu'autre chose.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Les gens du nouveau centre sont bien naïfs s'ils pensaient que l'UMP allait les laisser agir à leur guise...

Maxime Mangeot a dit…

Les gens du MoDem sont bien naïfs s'ils pensaient qu'ils allaient pouvoir agir...

Non, au delà de cette remarque absolument pas constructive, je dirais que l'on s'y attendait un petit peu. Simplement, nous y sommes et je tenais à le dire.

Aussi, c'est plus les méthodes mises en place par l'UMP qui me surprennent : au lieu de nous clouer le bec, elle agit comme si nous étions des adversaires politiques... C'est presque trops nous considérer, car a priori, même le MoDem n'a pas le droit à tel traitement !

Enfin, tamieux, cela prouve que l'on existe !

Maxime Mangeot a dit…

Et avec les fautes d'ortographes en prime car je suis de bonne humeur !

Anonyme a dit…

L'UMP respecte les gens qui prennent des risques et qui n'ont pas peur des rapports de force. Ce n'est pas le cas du Nouveau Centre.

Anonyme a dit…

"L'UMP a-t-elle peur du Nouveau Centre ?"....

C'est un gag ce titre ? Non ? Même pas ?....

A mon avis, ils sont même terrorisés par le NC ! Comment expliquer autrement que Devedjian vienne d'acter le fait que le prochain président de groupe dans le 92 sera bien Jean Sarkozy...et non Hervé Marseille. Il n'y a que la terreur qui puisse pousser à de telles extrémités, non ?

Maxime Mangeot a dit…

Ce titre est effectivement un gag, en quelque sortes... D'ailleurs, cela fonctionne puisqu'il attire pas mal sur mon blog et fait réagir plus que d'autresz articles pourtant bien intéréssants selon moi.

Le fait que Devedjian ait acté que le prochain président du groupe UMP-NC des Hauts-de-Seine sera Sarkozy ne s'explique pas par de la terreure, mais par une impossibilité d'autres choix. Oui, car lorsque l'on affronte le clan Balkany-Sarkozy dans ce département, ce n'est pas très bon ! C'est plus ça qui fait peur. Pas le Nouveau Centre bien sûr.

Pour ce qui est de notre prise de risque, vu le nombre de fois où je me suis fait insulté, c'est certainement prendre un risque que d'assumer ses convictions de centre-droit et de rejoindre à cet effet le Nouveau Centre...