mardi 17 juin 2008

Pour les sénateurs, pour lui-même, pour le centre et pour le France, notre parti changera !


Le président de la commission des finances au Sénat réunit 600 élus et militants, le 29 juin, pour tenter de recoller les morceaux. Dans une interview donnée à Ouest-France, Jean Arthuis exprime son souhait de ne pas créer un parti supplémentaire mais de voir l'offre évoluer. A priori, il attend plus du Nouveau Centre que du MoDem.


Ex-UDF, ex-MoDem, Nouveau Centre, centristes de l'UMP... Cette dispersion n'est pas un peu ridicule ?



La famille centriste est atomisée, vaporisée. C'est un phénomène qui a commencé en 1998, au lendemain des régionales, qui s'est poursuivi en 2002 et qui atteint son paroxysme en 2007. La conséquence, c'est une bipolarisation qui fait pencher le balancier très à gauche dans les élections locales. On a vu des figures emblématiques du centre passer à l'UMP et la conquête par la gauche de la plupart des sièges des exécutifs régionaux. Je suis persuadé que la vie politique française a besoin d'un centre indépendant, suffisamment fort et clair dans son identité.


Vous allez réunir, le 29 juin, au Sénat, les centristes qui voudront bien vous rejoindre. Vous attendez beaucoup de monde ? Et vous en attendez quoi ?



Notre objectif, c'est de rassembler le centre, pas de créer un parti supplémentaire. Nous sommes un certain nombre à avoir tenté l'expérience du MoDem. Cette stratégie d'autonomie est une véritable impasse, totalement illisible. On a vu, à Lyon, six MoDem élus, trois à droite, trois à gauche ! Dans ces conditions, j'ai décidé de claquer la porte. Avec seize collègues sénateurs, quatre députés européens et un député national, nous avons décidé de lancer cet appel. On a réservé à peu près six cents places. Le but, c'est de vérifier qu'il y a bien, en France, une culture et un attachement au centre sur des valeurs humanistes, sociales, libérales, européennes.


Le Nouveau Centre (allié de l'UMP) ne peut pas être cette famille-là ?



Il peut difficilement réclamer son indépendance, compte tenu de l'engagement très direct de plusieurs de ses membres dans la vie gouvernementale. Il ne nous est pas apparu qu'il avait vocation à rassembler tous les centristes. Pas plus que le MoDem. Mais nous invitons tous les centristes à s'interroger.


Quand on vous écoute individuellement, on a le sentiment que les idées sont assez largement partagées...



Ça prouve bien que nous avons un ADN commun.


Alors, c'est un problème d'hommes ?



On n'est pas dans une attitude de mésentente. Je connais plusieurs parlementaires du Nouveau Centre prêts à changer le nom du parti. Au soir du 29 juin, nous dirons, je crois, que nous sommes prêts à participer à la fondation d'un centre qui donne des gages d'indépendance.


Vous pariez sur une évolution du Nouveau Centre ?



Oui.


L'UMP et Nicolas Sarkozy laisseront-ils faire ?



Nous voulons avoir davantage d'indépendance pour aider le gouvernement à remettre d'aplomb les finances publiques, pour redonner de la compétitivité à l'économie et la rendre compatible avec la justice sociale. Il faut que, sur un certain nombre de propositions, nous soyons plus fermes que ne l'a été le Nouveau Centre.


Certains vous suspectent de développer une stratégie personnelle...



À titre personnel, je n'ai aucune ambition. Simplement, les partis ne fonctionnent pas tout seuls. Alors, j'ai estimé que mon devoir était de participer à ce rassemblement.


Recueilli par Michel URVOY



Voilà donc ce qu'attend Arthuis de sa réunion au Sénat du 29 juin prochain. Observer les éventualités d'une évolution de l'offre des partis politiques centristes pour que l'un d'entre eux puisse avoir vocation à rassembler tous les centristes. Selon lui, ce parti devra assumer une ligne claire, différente de celle de l'autonomie qu'il juge être une impasse. Aussi devra-t-il être social libéral et européen et exigeant avec le gouvernement. Ça tombe bien, c'est exactement la vision que j'ai du futur du Nouveau Centre.



Un parti libre et ambitieux réfléchissant par lui-même tout en assumant le fait d'accepter le « fait majoritaire » rendant impossible la stratégie de la totale autonomie. Collaborer avec l'UMP veut dire que nous travaillons ensemble à l'application d'une politique à laquelle nous avons tous deux réfléchit. Je suis un partisan de Jean-Christophe Lagarde et cela fait déjà un moment que le jeune député maire de Drancy demande que le Nouveau Centre soit plus sévère.



Pour nous, pour notre ambition, pour la France, pour les sénateurs, pour le centre, évoluons et donnons-nous les moyens de notre volonté. Le rassemblement de tous les centristes ne se fera pas sous la bannière du Nouveau Centre mais sous une bannière plus large. Le Nouveau Centre était un radeau qui a su nous acceuillir au lendemain de la présidentielle alors que se créait le MoDem. Acceptons de le reconnaître et construisons dès à présent la barque qui nous mènera à l'avenir à travers les océans politiques et qui resistera à marrée haute comme à marrée basse.



Autrement dit, il nous faut évoluer et aller par delà nos différences pour construire ensemble un mouvement commun plutôt que de vouloir que tout le monde nous rejoignent sans condition... Pour demain, voyons plus loin !

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Jean Arthuis fait campagne pour les élections sénatoriales. Le dialogue que vous retranscrivez ne s'adresse qu'aux initiés.

En effet, le Nouveau Centre est un radeau. Il va casser à la première tempête.

Maxime Mangeot a dit…

Je ne pensais pas être un initié...

Le Nouveau Centre est un radeau, mais ses occupants s'activent chaque jour à le transformer en barque capable de tous nous porter...

Il est intéressant de constater, monsieur Boubou, comme vous vous acharnez contre notre parti. C'est beaucoup nous considérer... Si vous êtes militant MoDem, alors je comprend le désespoir peut-être, la rage de nous voir vivre de notre côté une aventure politique certainement et la volonté de nous voir être brisés avec certitude.

Pour ma part, en tant que militant Nouveau Centre, je crois que votre parti de centre gauche ne vise plus le même électorat que nous. L'électorat de centre droit, chrétien démocrate et humaniste ne se reconnait plus dans le MoDem. Comme c'est là que se trouvent nos convictions, alors il nous a semblé important de représenter ces gens qui soutiennent les réformes avec une sensibilité différente de celle de l'UMP. Nos chemins se sont séparés, ne le regrettons pas indéfiniment, cela commence à être lourd à entendre.

Pour finir, je relèverais aussi qu'en ce qui concerne le Nouveau Centre, vous critiquez beaucoup la forme mais rien dans le fond. D'ailleurs, jamais vous ne m'avez reproché de ne pas m'y attarder. Je reconnais bien là l'idéologie du MoDem : critiquer les règles du jeux ou comment le jeux est mené mais au grand jamais n'aller au fond des choses.

Anonyme a dit…

Vous auriez pu commenter ce que je disais sur Jean Arthuis. Mais, comme je le disais plus haut, vous n'allez pas voter aux sénatoriales

Je n'ai fait que reprendre votre analyse de fond sur le Nouveau Centre.

Maxime Mangeot a dit…

Jean Arthuis fait campagne pour les sénatoriales, oui... Je n'y voterai pas directement certes... Mais ma condition de citoyen français me fait m'intéresser à ce scrutin. Le Sénat est une des chambre détentrice du pouvoir législatif. Dire que c'est l'affaire exclusive de quelques initiés est une honte. Que dis-je, un scandale !

Je crois que le comportement de nos représentants est l'affaire de tous. Ce n'est pas parce qu'on est pas élu que l'on ne doit pas s'intéresser aux mouvements politiciens... En tout cas c'est ce que je pense.

Pour ce qui concerne "l'analyse de fond", il me semble que c'est un constat qui doit être posé pour aller plus loin. La remise en question de notre condition nous permet de l'améliorer sans cesse. Beaucoup de partis politiques devraient commencer par admettre leur dysfonctionnements internes et leur instabilité sur le jeux politique avant de vouloir modifier telle ou telle chose.

J'ai regardé la paille que j'avais dans l'œil, à moi, à nous néocentristes maintenant de faire que cela aille mieux demain.

Anonyme a dit…

J'attend avec impatience vos analyses de fond sur ce qui se passe au Sénat.

Maxime Mangeot a dit…

Monsieur Boubou, je vais être sérieux tout au long de ce message.

Votre plume (ou clavier) acerbe a parfois tendance à m'exaspérer, je l'avoue. Mais votre acharnement à vouloir me clouer le bec me fascine !

Aussi, j'aimerai beaucoup en savoir plus sur vous. N'avez vous pas un blog ou un profil facebook ? Autre chose peut-être ?

Je ne cherche pas là à me défiler, je tenterai de rendre compte de ce qui se passe au Sénat... Mais si je pouvais seulement savoir qui vous êtes.

Anonyme a dit…

www.philippebarthelemy.eu