dimanche 10 février 2008

La crise n'est pas encore là... mais elle va arriver en Europe

4.709,65 points. C'est le cours auquel a clôturé la bourse vendredi. Encore en baisse. Cela fait désormais un moment que l'on vous parle de la crise boursière. Aussi vous explique-t-on que cela est dût à la crise des subprime ou, si l'on est plus pointilleux, à un ralentissement de l'économie américaine. Chômage, inflation, croissance en berne... Les États-Unis traversent une crise aigüe. Vous allez vous dire : "Oui on nous le dit, et alors ? Lui il va nous dire quoi ?" Et bien simplement vais-je vous annoncer l'arrivée prochaine de cette crise en Europe. Si je vous jure, la crise va arriver. Mais non, elle n'est pas encore là, elle va arriver... En voilà une nouvelle !

Cette nouvelle, c'est Christine Lagarde (celle-là même qui vous conseil de rouler en vélo) qui me l'a annoncé... En effet, elle revient dans le Figaro sur le sommet du G7 de ce week-end qui réunissait à Tokyo les ministres des Finances et les responsables des banques centrales du G7. Aussi es-ce à cette occasion que les principaux intéressés ont reconnu que la croissance risquait un ralentissement «à plus ou moins court terme». Face à ces perspectives, les membres du G7 promettent de «prendre les actions appropriées, individuellement ou collectivement» sans rien entreprendre de concret pour le moment. Ils demandent aux banques de dévoiler «entièrement et rapidement leurs pertes».

En ce qui concerne les divergences dont font l'objet les différents acteurs du G7, la ministre de l'économie rétorque qu'il y avait une parfaite convergence des points de vue quant au diagnostic si ce n'est sur les solution à apporter à la crise. Ainsi, affirme-t-elle, "Toutes les économies seront touchées, mais à des degrés divers. Les Etats-Unis seront clairement les plus atteints : le secrétaire d'état américain au Trésor a livré un diagnostic sombre de la conjoncture américaine, qui sera très impactée par l'affaissement du secteur immobilier. Si les Etats-Unis devraient éviter la récession cette année, leur croissance sera toutefois très faible."

Puis arrive le temps de la situation européenne.
"L'Europe sera elle aussi touchée, quoi qu'un peu moins et de manière différente selon les pays. Le FMI estime ainsi que l'Italie sera la plus concernée, devant l'Allemagne et la France, qui se tiennent dans un mouchoir de poche, l'Angleterre arrivant derrière." Le Japon et les pays émergeant jouissant d'une plus grande protection du fait d'un dynamisme commercial.

Pour ce qui est des solutions, elles seront adaptées au diverses situations. Les États-Unis, par l'intermédiaire du secrétaire d'état américain au Trésor, ont détaillé le plan de relance budgétaire qui vise à réinjecter un point de PIB dans l'économie. Les ménages devraient percevoir un chèque courant du mois de mai, ce qui laisse bon espoir que la consommation reparte à partir de juin. Mais si chacun devra composé avec ses propres données, le FMI, par la voix de son directeur général Dominique Strauss-Kahn a rappelé qu'il était souhaitable qu'un
quart du PIB mondial environ puisse procéder, aux côtés des Etats-Unis, à une relance temporaire ou un soutien à l'activité sous des formes diverses. Un discours qui tranche avec les habitudes de cette institution. Chiffrant le montant de la crise des subprimes à environ 400 milliards de dollars (275 milliards d'euros) au total, réparties entre banques américaines, européennes et asiatiques, ils pensent pouvoir régler la crise de confiance actuelle en poussant les banques à provisionner et chiffrer leurs pertes le plus vite possible et à lancer les opérations de recapitalisation qui s'imposent. Tout cela sans exclure à terme une régulation du système au cas où personne ne saurait trouver d'issue à cette crise. Sur un plan plus local, Christine Lagarde reste optimiste quant aux prévisions de croissance, tablant sur 2% pour l'année 2007 et la même chose en 2008. Selon elle, la loi «travail emploi pouvoir d'achat» votée en juillet dernier et très critiquée à l'époque, va se révéler utile en permettant l'augmentation de la feuille de paye des français.

Pour finir, elle déclare au Figaro être satisfaite du récent assouplissement des positions de Jean-Claude Trichet, président de la Banque Centrale Européenne. Selon elle, "Le conseil des gouverneurs a décidé de se mettre dans une attitude souple et flexible, pour réagir, dans un sens ou dans l'autre à toute nouvelle évolution sur le fronts de la croissance ou de l'inflation. Avec pragmatisme et sans dogmatisme."

Aucun commentaire: