vendredi 8 février 2008

OGM, la dégradation/destruction est un délit


Alors que le ministre de l'écologie, Jean-Louis Borloo, a annoncé, jeudi 7 février, que le gouvernement déposerait officiellement vendredi la clause de sauvegarde contre le maïs Monsanto 810 – seul maïs génétiquement modifié cultivé en France –, le Sénat a, de son côté, adopté jeudi un amendement au projet de loi sur les OGM, qui instaure un "délit de fauchage".

Cet amendement du rapporteur Jean Bizet (UMP), adopté au terme d'un long débat passionné, prévoit deux ans de prison et 75 000 euros d'amende, en cas de destruction ou de dégradation d'une parcelle de culture de plantes transgéniques. L'amendement prévoit des circonstances aggravantes lorsque la destruction porte sur un essai de recherche, la peine pouvant alors être portée à trois ans de prison et 150 000 euros d'amende.

La gauche a vivement protesté contre cette disposition qui, s'est étonné l'ancien ministre socialiste Michel Charasse, revient à distinguer pénalement la destruction d'un champ d'OGM de celle d'un champ de culture conventionnelle. Jacques Muller (Verts) a pour sa part jugé disproportionnée la peine de 75 000 euros.

Pour ma part, je pense que la culture d'OGM à titre de recherche doit être maintenue à tout prix dans notre pays. En effet, si nous arrêtons la culture d'OGM, les autres pays, qu'ils soient européens ou pire, américains ou chinois ne nous attendront pas. Aussi, je vois bien dans vingt ans les anti-OGM d'aujourd'hui protester contre la suprématie des Américains par exemple. Mais réveillons-nous, si nous voulons pouvoir profiter des bénéfices sans dépendre des superpuissances d'aujourd'hui et de demain, nous devons poursuivre la recherche développement. Cela n'implique pas la consommation...

La recherche développement a toujours été la clé des succès français, du Concorde à l'AGV dernier en date. Aussi la coopération européenne a déjà fait ses preuves dans ce domaine, avec Airbus ou Ariane. Je félicite donc cet décision sénatoriale et en profite pour saluer l'adoption de la modification constitutionnelle en vue de l'adoption prochaine du traité de Lisbonne.

Aussi, les OGM peuvent être utiles dans l'industrie pharmaceutique, autre domaine où la France se doit d'être présente. A ce titre, on pourrait même relever que les OGM peuvent être désirables. Je continuerai de marteler que la France se doit de cultiver des OGM au titre de la recherche pour rester à la pointe et ne pas prendre de retard. Ne nous forçons pas à en consommer mais forçons nous à savoir où cela peut nous mener. Qui sait ? Peut-être qu'au bout du chemin il y a un médicament sauveur de vie...

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