mercredi 9 janvier 2008

Clinton garde son bastillon

Mardi soir, Hillary Clinton était radieuse et tout sourire à Manchester, la principale ville du New Hampshire. Et elle avait de quoi. Battue la semaine dernière par Barack Obama dans le caucus démocrate de l'Iowa, largement distancée depuis dans les sondages pour la primaire capitale du New Hampshire, elle a finalement retourné la situation à son avantage.

Après une âpre bataille où chacun des deux prétendants est allé chercher les voix sur le terrain -Hillary Clinton a par exemple fait du porte-à-porte elle-même jusqu'au dernier jour-, le duel a été très serré, au point que les résultats ont été annoncés plus de deux heures après la fermeture des bureaux : l'ancienne Première dame des Etats-Unis obtient 39% des voix, contre 36% au sénateur de l'Illinois.

La voilà donc relancée dans la course à l'investiture démocrate, qui apparaît plus indécise que jamais. "La semaine dernière, je vous ai écoutés et j'ai ai eu l'impression de me reconnaître. J'ai l'impression que nous parlons tous avec notre coeur (...). Donnons ensemble et maintenant à l'Amérique ce come-back que vous venez de m'accorder", a lancé la sénatrice de New York à ses supporters dans son discours de victoire, entourée de son mari Bill et de leur fille Chelsea. D'après les enquêtes, elle a notamment bénéficié du vote des femmes (47% pour elle, 34% pour Obama) et des foyers à revenus modestes (47% contre 32%).

De son côté, Barack Obama n'aura donc pas réussi son pari : celui de faire apparaître son investiture comme inévitable après son succès en Iowa. Malgré la défaite, son charisme lui a néanmoins permis d'électriser la foule réunie lors de son intervention. Il a une nouvelle fois scandé son slogan "oui nous le pouvons", appelant ses partisans à continuer de croire au "changement", et à sa victoire ultime. "Je suis encore là, et je suis prêt", a-t-il asséné, se sachant notamment toujours largement soutenu par les jeunes (51% contre 28 % pour Clinton), avant de réitérer son discours rassembleur appelant "démocrates, indépendants et républicains qui êtes fatigués de la division (...), qui savez qu'on peut ne pas être d'accord sans se fâcher, il n'y a aucun problème que vous ne puissiez résoudre".

Derrière ce duo qui monopolise l'attention médiatique, John Edwards, le troisième larron du parti de l'âne, est arrivé cette fois loin derrière, avec environ 17% des suffrages. Après les scrutins dans le Michigan le 15 et dans le Nevada le 19 janvier, le candidat à la vice-présidence en 2004 mise désormais beaucoup sur la primaire du 26 janvier en Caroline du Sud, Etat dont il est originaire. S'il perd il pourrait alors se rallier à Barack Obama, comme ses dernières déclarations le laissent entendre.

Dans le camp républicain, cette primaire du New Hampshire a également été marqué par un come-back : celui de John McCain. Le vieux routier de la politique américaine, héros de la guerre du Vietnam, a refait surface il y a quelques jours. Donné favori des derniers sondages, il a confirmé sa belle dynamique en récoltant 37% des suffrages. Il a ainsi battu le milliardaire mormon Mitt Romney, distancé de 5 points et qui se retrouve ainsi dans une position très inconfortable. Le pasteur Mike Huckabee, vainqueur en Iowa, n'a pu rééditer son exploit dans un Etat où les évangéliques, qui constituent la majorité de ses électeurs, sont beaucoup moins présents. Avec 11%, il devance cependant le favori au niveau national, Rudolph Giuliani qui mise tout sur la Floride le 29 janvier puis le "Super-Mardi." Mais ses 9% montrent les limites imposées par ses prises de positions libérales en matière de société (il est favorable à l'avortement et aux droits des homosexuels) et par sa vie privée (il a divorcé deux fois). Bref, comme chez les démocrates, la bataille républicaine risque de se régler le 5 février.

Mais quoi qu'il arrive, il semble que pour le moment, au niveau national tout se joue entre deux démocrates "centriste", un républicain "modéré" et un autre candidat. Le centre, centre-droit semble donc bien représenté là-bas, chez l'oncle Sam.


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Une femme au pouvoir aux Etat Unis yoré til de l'espoir? :D lol
A suivre de prés

Maxime Mangeot a dit…

moi j'ai bon espoir ! si les primaires vont en sa faveur...